Les personnages que Keanu interprète ont une certaine élégance, peu importe la tâche qui leur est confiée, le style prime avant tout. Fraîchement débauché de la Matrice, Il reprends du service dans Constantine. Ce ne sont plus des agents Smith qui le guettent mais des démons cachés dans le corps de malheureux mortels (on se demande si la série Supernatural n'a pas surfé sur la vague de ce film). Dans cet univers ésotérique, les objets les plus anodins peuvent avoir une utilité magique, un miroir pour exorciser, une bassine et un chat noir pour voyager dans l'autre monde, un briquet Zippo pour carboniser les créatures de l'enfer. Le monde de Constantine, riche et varié, regorge de secrets et sert de terrain de jeu pour démons et anges, déguisés en avocat ou en bibliothécaire. Marqués du signe de la croix, omniprésente jusque dans la forme d'une piscine, les décors sont fouillés et la caméra inventive. En 2005, les effets visuels sont déjà à couper le souffle, les démons 'sans cervelle' sont du plus bel effet. John a une faiblesse, le tabac, qui menace de ronger ses poumons, il lutte à la fois contre lui-même et les forces occultes. Un rôle sur mesure pour Keanu, très constant dans ses prénoms sur scène, Johnny Utah, Johnny Mnemonic, John Wick, John Constantine...