Une enfilade de scènes toutes plus ridicules les unes que les autres. Quand on accumule les clichés et les fautes de goût, mieux vaut s'armer d'un solide second degré. Il n'en est pas question ici, le yes man Francis Lawrence prenant l'entreprise très au sérieux et s'appuyant sur un casting prestigieux dont le courage est à applaudir. Il fallait des couilles de baleine et un certain oubli de l'amour-propre pour accepter de se fourvoyer au milieu d'un imaginaire et d'un bestiaire aussi désopilants (à moins d'être une grenouille de bénitier). Surtout que certains n'ont rien à faire dans ce merdier.
Quand on se foire sur le casting du héros, ça a tendance à en dire long sur le sérieux de ce carnaval navrant. Sans charisme, sans envie, le regard absent et le reste aussi, Keanu Reeves déambule en tentant de se donner un air cool (la clope, la démarche au ralenti, les sourcils froncés, pitié). Son personnage est aussi profond que l'Himalaya, mais c'est pas grave, il a l'air cool. Dans le rôle de l'insupportable sidekick "comique" juste bon à débiter des dialogues qui seront repris dans la bande-annonce pour montrer que le film est cool et qu'il se prend pas au sérieux, comme vous les kids, Shia La Beouf fait le tapin. Gavin Rossdale (il est acteur ? ah ? je savais pas, ok, bon, c'est pas évident non plus) aurait quant à lui mérité une cérémonie des Razzies pour lui tout seul.
Vraiment rien à sauver de cette immense purge filmée platement et sans aucun talent, donc, si ce n'est vos âmes et vos neurones, en courant vite, très vite vers la sortie.