Il ne passera pas par moi ! (argh, trop tard)
Un virus encore ultra virulent est découvert après qu'une américaine est revenue de Hong Kong. Cette réaction en chaîne est à l'origine d'une pandémie qui serait bien pire que celle de la grippe "espagnole" de 1918 (même si Wikipedia parle de 30 à 100 millions de morts pour cette dernière alors que le film ne mentionne "que" 26 millions de morts).
Steven Soderbergh nous fait suivre la survie (ou non) de différents protagonistes. Matt Damon est un père qui cherche à protéger sa fille, Laurence Fishburne joue le rôle d'un médecin de la CDC, Marion Cotillard appartient à l'Organisation Mondiale de la Santé. Mais tous ces personnages ne sont pas traités sur un pied d'égalité. Celui de Cotillard sert clairement à presque rien alors que celui de Damon est, à mon avis, sur-représenté dans le film pour nous infliger son pathos. Les personnages ont à peine l'air de broncher que leurs proches meurent et seul Jude Law et son rôle de bloggeur-fouineur parvient à sortir du lot. Le fond de l'histoire est en fait banal, avec une intrigue vue et revue pour le genre.
Ne reste que la forme qui, bien que vraiment maîtrisée, n'arrive pas à faire oublier que la réalisation est plate. On reproche parfois aux films américains de surdramatiser mais là, il n'y a aucune variation d'intensité dramatique : il y a 26 millions de morts mais sur les images, c'est comme s'il y en avait eu 200, le virus est trouvé mais on ne sait pas vraiment comment et on nous le fait que comprendre.
Bref, je ressors de ce film avec l'impression que rien ne s'est passé, comme si la contagion n'avait jamais eu lieu. Et même si c'est là le message qu'a voulu passer Soderbergh, mettant l'accent non pas sur l'infection mais son traitement et comment les haut placés peuvent faire passer leurs intérêts avant ceux de la nation, j'ai trouvé qu'il était bien trop timoré à ce sujet. Même le casting sublime sur le papier est, selon moi, mal utilisé. Heureusement qu'il y a des morts, finalement !