Découverte du nouveau film de Ryusuke Hamaguchi qui après les très bons Drive my Car ou Asako 1&2, nous replonge dans encore une fois dans ce Japon contemporain où les relations humaines ne sont que petites contrariétés, passions, non dits et amertume.
Un triangle amoureux inattendu, une tentative de séduction qui tourne mal et une rencontre née d'un malentendu. La trajectoire de trois femmes qui vont devoir faire un choix…
L'auteur a décidément un thème de prédilection qui se confirme dans sa filmographie récente -même si je n'ai pas vu les Amants Sacrifiés-, à savoir dépeindre un Japon dans toute sa complexité et ses contradictions avec un regard critique voire acerbe vis à vis du tatémahé qui régit la société voire l'empoisonne ou pire l'emprisonne dans un monde de faux-semblant brisant par petite touche l'être que l'on aimerait devenir.
Ce besoin quasi maladif de faire bonne figure, de ne jamais dire ce que l'on pense ou d'être réellement soit même, bien loin de l'identité public que les japonais construisent, est ici mis en relief à travers 3 histoires différentes mais ayant un fond en commun.
En effet, chacune des histoires repose sur le regret des protagonistes féminines qui à cause de ce poids intimement lié à la société japonaise ont eue des trajectoires bien différentes de ce qu'elles espéraient. Cependant, même si je comprends bien le principe, on peut pas dire que les 3 histoires m'ont intéressé plus que cela. D'autant plus avec une mise en scène minimaliste au possible, -la caméra ne bougeant jamais, se contentant d'un plan généraliste puis de plan champs/contrechamps sommaires- filmant de très longs tunnels de dialogue à n'en plus finir.
Il y a selon moi bien moins d'idées, de créativité que dans ses précédents métrages que ce soit au niveau de l'écriture-bien trop quelconque- ou de la narration-bien trop molassonne-.
Si le casting est très bien, les actrices étant toutes excellentes dans leurs registres respectifs, ce qui est comme d'habitude le point fort chez l'auteur, les personnages m'ont paru peut être plus construit en premier lieu pour un public nippon qu'un public international qui aura peut être un peu plus de mal à s'identifier. En particulier pour la troisième histoire que je trouve particulièrement japonaise.
Au niveau visuel, comme évoqué précédemment, c'est vraiment plat et minimaliste, bien trop à mon gout, on est vraiment pas loin par moment du théatre filmé et au niveau sonore, le travail m'a paru si discret que je ne l'ai pas vraiment remarqué donc je reste neutre à ce sujet.
Au final, c'est une petite déception pour ma part, bien loin des belles découvertes qu'avaient été Drive My Car ou bien Asako 1&2, avec un tryptique d'histoire qui ne m'ont pas emporté même si elles ont un fond intéressant et que celle-ci sont interprétées par un casting féminin de qualité qui réussissent en partie à gommer le peu d'affect que j'ai vis à vis des personnages dont je ne me sens pas spécialement proche étant donnés qu'elles sont construites en premier lieu pour un public avant tout japonais.
Le temps a commencé à se faire long, d'autant plus à cause du mise en scène poussive avec un faux rythme ne sublimant pas les récits qui ne sont de toute façon que des énièmes tunnels de dialogue.
Allez le voir pour vous faire votre propre avis mais personnellement, je préfère encore revoir les précédentes oeuvres de l'auteur même si cette dernière n'est pas en soi mauvaise.
Pour les curieux et les fans de l'auteur.