La peste et le col est ras
Quand j’y pense, la meilleure raison que je connaisse pour arrêter de boire c’est que le lendemain, je suis trop faible pour me défendre quand Madame m’impose sournoisement les pires infamies sous les prétextes les plus fallacieux…
Cette fois-ci, la fourberie atteignait des sommets puisque j’avais le droit à plusieurs propositions qu’une saine pudeur m’interdit de dévoiler devant vos yeux fragiles dont ce film-là paraissait, je vous l’assure, comme un moindre mal. Encore aujourd’hui, je dégrafe un col un peu serré, je respire trois fois longuement et je continue à soutenir mordicus que j’ai alors fait le moins mauvais des choix.
Ce qui est pratique tout de même c’est que je suis presque dans l’actualité, un film de Baltasar Kormákur avec Mark Wahlberg, ça ne vous dit rien ? Ca donne presque envie de dire du mal gratuitement en passant de 2 Guns tellement cette Contrebande ferait dégobiller un cénobite sobre.
Quand je pense qu'en vrai, j’ai presque de la tendresse pour Mark, le ragondin mollasson, la faute à James Gray, forcément, ou alors parce qu’il est un peu comme Matt, tellement transparent qu’il en devient neutre…
En plus, ici, je peux enfin découvrir avec la plus grande indifférence Kate Beckinsale que je voyais tous les deux ans sur les affiches du métro pour toujours le même film en tenue cuir avec le numéro qui change.
Contrebande est le remake d’un film Islandais dans lequel jouait justement Baltasar Kormákur, et ça n’est pas très rassurant pour l’état du cinéma Islandais tant le scénario a l’air de sortir tout droit du cerveau malade et calibré d’un rejeton infâme du UCLA catégorie écriture.
C’est l’éternelle histoire de l’ancien voyou (Irlandais, probablement) rangé des voitures obligé à se lancer dans un dernier coup à cause d’un boulet pénible. Ici, il s’agit de contrebande et de Nouvelle-Orléans, inutile d’attendre la moindre petite idée qui changerait du modèle usé jusqu’à la corde, bien entendu, de toute façon, le pire est ailleurs, même pas dans le rôle pourtant abominable du grand méchant-mystérieux-illogique et machiavélique joué très faiblement par un acteur embauché uniquement pour simuler du charisme à un Mark bien en peine...
Le pire ici, c’est compliqué, parce qu’entre la mise en scène effroyable à tous les niveaux, le montage le plus dégueulasse que j’ai pu voir depuis longtemps, la musique épouvantable et la photographie noirâtre répugnante, il y a véritablement de quoi réclamer une photo-finish, ou un prix de groupe...
Dans un casting de huitième zone on se surprend à découvrir que les gamins de Witness et Liberty Heights continuent toujours leur carrière où ce qui en tient lieu, on se console avec le bon vieux J. K. Simmons en capitaine grincheux et on se demande qui a bien pu croire un jour que le petit frère dégénéré de Phoebe allait être crédible en caïd sans pitié…
Moralité, les femmes sont perverses, à la moindre petite faiblesse voilà le supplice que je suis obligé de subir… en plus, c’est idiot, Madame a souffert au moins autant que moi devant cette purge.