Adolescent bercé par la musique de David Bowie puis jeune chanteur du groupe Joy Division, le dénommé Ian Curtis n'aura connu que le statut de star naissante de la musique pop-rock puisqu'il se suicide en 1980 à l'âge de 23 ans.
En noir et blanc et dans un style dépouillé qui tranche avec les biographies musicales glamour à l'américaine, le réalisateur Anton Corbjin retrace la courte vie, musicale et intime, d'un artiste dont les non-initiés comme moi n'ont sans doute jamais entendu parler. On est d'abord séduit par l'approche sensible et personnelle du réalisateur évoquant le chanteur poético-lyrique autant que le jeune homme marié et père très tôt.
La suite, surtout si on n'est pas amateur de la musique de Joy Division, est moins convaincante au moment où Curtis se lie avec une ravissante belge rencontrée dans un concert. La liaison adultère prend alors toute la place, ou presque, de la vie personnelle du chanteur. Son irrésolution et sa culpabilité sincères forment un thème déterminant mais le mal-être existentiel de l'artiste et jeune adulte ne m'a guère touché.
Le récit devient monotone et ennuyeux, comme si Corbjin manquait d'arguments et de pouvoir de persuasion pour donner à la personnalité et à la carrière de Curtis, resté humble et dévoué à son oeuvre, de la singularité et de la profondeur.