Entre ses deux premiers et légendaires Parrains, Francis Ford Coppola nous proposait - pour ma part - cette presque dispensable Conversation Secrète...
L'histoire d'un "mouchard" professionnel, Harry Caul, enregistrant les conversations d'un couple et qui, pour la première fois après un échange avec son collègue d'alors, ne se contentera pas de le faire, mais s'en inquiètera, jusqu'à s'intéresser à l'envers du décor...
Gene Hackman incarne avec retenue ce pieux ours mal léché pour qui le travail semble être toute sa vie ou presque, jusqu'à devenir totalement obsédé par cette affaire, et repoussant même tout rapport humain, voire érectile... Evidemment, son métier l'invite à la discrétion, sauf que, cadenassé à quadruple tour dans son appartement, celle-ci le poussera à toujours plus de paranoïa. La seule distraction semblant pouvoir le sauver de cet état dépressif étant sa passion pour le saxophone.
Mais voilà, le problème c'est que ce polar sur écoutes ressemble un peu trop à son ennuyeux anti-héros. Les silences insistants, les répétitions de bobines, le rythme inexistant, et le manque d'enjeu véritable plombent totalement la première heure du film. Et ce malgré la grande maîtrise technique du réalisateur, comme la bande-son étrange mais assez fascinante qui tournerait presque en boucle. Le glaçant personnage incarné par un tout jeune Harrison Ford n'arrangera en rien l'affaire...
Heureusement, la dernière demi-heure, où l'on découvre d'abord Harry dans une position d'écoute assez saugrenue, puis face à la réalité carmine de ce que peut engendrer son travail, redonnera un véritable intérêt au film, un suspense assez magistralement mis en scène, jusque dans un final certes peu surprenant, mais de dénuement et d'abandon des croyances du passé bien pensées...
Un film techniquement virtuose mais excessivement mou...