J'avoue une certaine fascination pour les faits divers, et du coup il m'arrive de regarder des films tels que "Conviction", reconstitution d'une affaire judiciaire survenue dans l'état du Massachusetts, à l'issue de laquelle Kenneth Waters fut condamné à la prison à vie pour meurtre en 1983.
Sa sœur cadette Betty Anne, dont il a toujours été très proche après une enfance chaotique, va alors entamer des études de droit et réussir l'examen du barreau, dans l'unique but de prouver l'innocence de son frère.
Evidemment, "Conviction" n'a rien d'un grand film, on connaît à l'avance les grandes lignes du récit, mais je l'ai suivi avec intérêt, car cette affaire poignante et incroyable a la force des histoires vraies. De plus, le réalisateur Tony Goldwyn fait preuve d'une certaine sobriété appréciable, et trouve le bon rythme de narration, faisant bien ressentir le temps qui passe et les difficultés traversées, sans tomber dans une lenteur excessive qui aurait plombé l'ensemble.
De plus, Goldwyn peut s'appuyer sur de bons comédiens pour donner du relief à son récit, à l'exception notable de Hilary Swank, pas mauvaise mais trop limitée (son jeu comprend environ deux expressions). En revanche, Sam Rockwell se révèle un très bon choix pour le rôle de Kenny, et l'ensemble des seconds rôles donne satisfaction (Melissa Leo, Clea Duvall, Peter Gallagher), à commencer par Minnie Driver en meilleure copine délurée, et Juliette Lewis en épave rusée.
Parmi les points qui affaiblissent le film, on citera pêle-mêle une bande originale insipide, des flashbacks peu inspirés, une représentation des white trash un brin caricaturale, ainsi que quelques incohérences, comme la menace bien tardive de convoquer la presse pour faire pression sur le procureur.
Surtout, pour ne pas contrecarrer leur vibrant happy end, les producteurs n'ont pas souhaité évoquer le véritable épilogue de l'affaire Kenneth Waters : six mois après sa libération, cet homme au destin effroyable est décédé après une mauvaise chute!