On se rapproche de l'absurde phrasé, même si les personnages ont des semblants de croyance et des fulgurances de normalité dans ce scénario totalement absurde pour le coup et dénué de sens... et pour cause, les personnages obéissent à un scénario qu'ils portent sur eux, délivré par une sorte d'agence de scénaristes, sauf qu'il manque des pages qui arrivent au fur-et-à-mesure, et que tous n'ont pas les mêmes pages ! Il y en a même qui n'ont aucune page, symbole des marginaux, et on se demande alors quel est le petit malin qui les a fait apparaître. Hélas, le film est tellement décousu qu'on se retrouve assez fréquemment "sans queue ni tête", c'est à dire sans passif ni horizon, ce qui provoque un moment de flottement assez désagréable, d'ailleurs la moitié de la salle est partie avant la fin. Reste le jeu d'acteur que l'on devine parfois improvisé, notamment vers la fin quand le Gros nous raconte ses recettes de cuisine en mangeant du foie gras, et la grossièreté qui aura été la chose qui m'a le plus fait marrer dans le film, mais une grossièreté amicale, familière, qu'on n'a pas l'habitude d'entendre dans la bouche de tous ces acteurs. Un OVNI filmique à n'en point douter.