Eh bien, cela faisait longtemps que l'on avait pas eu droit à un film aussi intellectualisant et aussi lent... A partir de là on ne s'étonne pas vraiment de voir Juliette Binoche devant la caméra et Abbas Kiarostami derrière tant les deux sont coutumiers du fait. Et que ça parle, et que ça s'interroge sur le sens de la vie, de l'amour, tout ça... Il n'est tout de même pas si courant de voir au cinéma deux personnes (des intellos, évidemment) durant 90 minutes marcher dans la rue et parler sans jamais s'arrêter (ah si, ils s'arrêtent pour manger quand même à un moment : ba oui, causer ça donne faim, qu'est-ce que vous croyez!), et ce jusqu'à une pseudo-fin censée j'imagine nous bouleverser. En tout cas n'hésitez-plus vous non plus à vous filmer en train de discuter avec votre femme ou votre mari, vous avez de bonnes chances d'être considéré comme un génie et apprécié par une grande majorité de la presse! Heureusement, au milieu de cet océan d'ennui, j'ai tout de même réussi à relever quelques passages, quelques répliques réussissant à nous faire cogiter un tant soit peu sur notre condition, sur nos différents sentiments à un moment de notre vie, la conviction de Juliette Binoche du début à la fin étant également à souligner. J'en suis ainsi sorti un peu moins amer, mais nul doute que ce genre de cinéma cérébral et mine de rien assez prétentieux n'a pas grand chose pour me plaire. À éviter.