Juste en face de New-York City, un groupe de policiers s'est établi dans la petite ville de Garrison, New Jersey. La famille bleue est peu à peu devenue une puissante mafia noyautant la bourgade, sous le regard détourné d'un shérif apathique. Jusqu'à ce qu'une bavure ébranle le tout...
Succès timide à sa sortie, "Copland" est aujourd'hui connu comme un polar solide, réputation qu'il n'a pas volé. Le film bénéficie en fait de deux atouts majeurs.
Le premier est le scénario, véritable bijou d'écriture. En 1h45, le film résout une somme de sous-intrigues, et propose une belle galerie de personnages développés et nuancés. Là où dans les années 2020, une telle histoire aurait été étirée dans une mini-série paresseuse de 6h, ou dans un polar de 2h30 ne bouclant pas certaines sous-intrigue.
Le second est une distribution prestigieuse qui donne du corps à ces personnages. Ray Liotta, Robert Patrick, Harvey Kietel, Robert De Niro... Et bien sûr Sylvester Stallone, à contre-emploi total. Jouant tout en retenue et en subtilité, l'acteur tient là l'un de ses meilleurs rôles avec ce shérif bouffi, dépressif, peu affûté (tous les autres semblent plus malins que lui !), qui fait littéralement la sourde oreille devant les magouilles des ripoux, mais qui va peu à peu se réveiller.
Un ensemble soutenu par la mise en scène de James Mangold, qui à défaut d'être audacieuse, est tout à fait professionnelle, et livre quelques passages vraiment intéressants (les dernières séquences notamment).
Du tout bon donc, qui tient presque d'un western moderne.