L'atmosphère étrange de ce film débute dès les premières minutes et ne s'en ira jamais. Les personnages sont énigmatiques, ils semblent inaccessibles, faisant partit d'un autre monde, intemporel, proche d'une idéologie de l'image parfaite. Un peu, d'ailleurs, dans la même veine que le film du fils du réalisateur, Brandon (Antiviral) où les personnages semblaient ne pas avoir de personnalité, comme happé dans un monde qui les définissaient. Pattinson, avec sa plastique de vampire ténébreux, s'en sort d'ailleurs plutôt bien, entre l'être présomptueux et inexpressif (comme un Bryan Gosling) et l'homme anodin de par ses mimiques et ses actes qui le rapproche parfois de ses faiblesses. On retrouve d'ailleurs une même photographie que dans Antiviral, très numérique, symétrique, loin du style "Cronemberg" "crade" auquel on peut être habitué ("la mouche", "existenZ", pour ne citer qu'eux, où l'hémoglobine et le gore s'accumulaient). Cela va évidemment très bien avec le thème, même si elle laisse, je trouve, un écart pour les émotions.
L'histoire se resserre sur un homme d'influence, travaillant dans la finance, et qui voit sont heure arriver en même temps que l'ère du capitalisme. Tout le long nous l'accompagnons durant ses rencontre avec sa femme, qu'il ne connait pas tant que cela, d'autres femmes avec lequel il exécute quelques pirouettes et d'autres dialogues qui se veulent assez déconcertantes, comme si l'homme apprenait à vivre, mais qui paraissent assez lourds.
Le film oscille entre l’œuvre dérangeante et hypnotisante, auquel on ne comprend pas tout et qui surprend et laisse rêveur, comme le film de Leos Carax à pu me faire ressentir par exemple (dans "holy motors") et le pathétiquement creux et faussement intelligent.
Un Cronemberg intéressant à voir, quelque peu à part dans sa filmographie (même si on retrouve l'un de ses thèmes, celui de la recherche d'entité).