« Cosmos » est un film fou. Peut-être par respect de l’esprit du roman, Żuławski se préoccupe à peine de développer une intrigue ténue (Qui pend des animaux par une ficelle bleue ?) mais préfère expérimenter tous azimut, dans une veine proche du surréalisme. C’est plein d’humour, rempli de références, de moqueries sur la culture contemporaine, qui fusent dans des dialogues plus ou moins intelligibles. Le film va en effet très vite, ne cessant jamais de changer de direction, surmultipliant les ruptures, dans une agitation qui au départ séduit par sa drôlerie absurde et son originalité baroque, mais qui à force fatigue et noie le sens du film. Lors de la projection, le spectateur décroche. Abandonné sur le bas-côté de la route, il voit s’éloigner au loin et dans son estime cette parade déjantée de carnaval qu’est « Cosmos ». Le film continuera inlassablement sa course, même pendant le générique de fin, ajoutant et rajoutant des pitreries stylistiques à cette réflexion sur le sens de l’existence. Elle est nourrie par des acteurs en grande forme qui semblent autant s’amuser que le réalisateur, mais cette troupe s’amuse seul, ayant oublié le spectateur.
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