COUP DE GUEULE : toi, le scénariste parisianiste, je te défèque dans le bouche !
"Le projet colonial voulait aussi éduquer, apporter la civilisation aux sauvages."
Environ une fois par mois, France Télévision diffuse un « téléfilm de Bouseux ». Hier, c’était « Couleur Locale ». Mais c’est quoi un téléfilm de Bouseux, me demandez-vous ? C’est très simple, il suffit d’écrire un scenario en suivant cette check-list :
- L’histoire se passe en milieu rural, de préférence ce qu’on appelle « Ruralité Profonde » = CHECK (de toutes façons, les téléfilms de France Télévision se passent soit à Paris, soit dans un petit village perdu coupé du monde… ça doit être la vision qu’ont les scénaristes parisiens de la province…)
- Le personnage principal est joué par un acteur qui a plutôt une image de gauche, histoire de faire caution morale = CHECK, Isabelle Nanty is in da place.
- Le personnage principal ou son antagoniste est bas-de-plafond, arriéré et fortement intolérant : c’est l’archétype du « Bouseux » qui est forcément (au choix) raciste/antisémite/homophobe/anti-jeunes/etc… = CHECK (cette fois, c’est le côté « raciste » qui a primé... l’homophobie, c’était le téléfilm d’il y a deux mois)
- Dans les 5 premières minutes du téléfilm, on a droit à une scène qui accumule les clichés et les blagues pas drôles pour bien montrer qu’il y a d’un côté les gentils caricaturaux et de l’autre les méchants tout aussi caricaturaux = CHECK (la scène ridicule du conseil municipal où s’opposent la majorité conservatrice réactionnaire et l’opposition gauchiste bien-pensante)
- L’acteur incarnant le personnage principal cabotine un maximum pour combler la pauvreté du scénario et la vacuité du développement de son rôle.
- Le personnage principal ou son antagoniste rencontre un autre personnage (de préférence l’archétype de l’ « Urbain », civilisé, ouvert sur le monde, tolérant…) qui est noir/juif/homosexuel/jeune/etc (selon la solution choisie au point 3) = CHECK (Isabelle Nanty découvre qu’elle a un petit-fils métis).
- La première moitié du téléfilm montre l’opposition des deux personnages pour mettre en avant le côté arriéré du Bouseux = CHECK (Isabelle Nanty a honte d’avoir un petit-fils métis)
- La première moitié montre aussi des gags lourds et prévisibles sur l’Urbain qui est confronté à la Ruralité Profonde = CHECK
- La seconde moitié va montrer les deux personnages, le Bouseux et l’Urbain, se rapprocher et finalement s’accepter. Le Bouseux devient plus tolérant, plus ouvert au vivre ensemble, tandis que l’Urbain apportera la civilisation à la Ruralité Profonde. = CHECK (c’est là que j’ai vomi)
Encore une fois, un téléfilm moisi, mal joué, mal écrit, mal tourné… Scénario pitoyable écrit par des scénaristes parisianistes qui ne conçoivent la province que comme un ramassis d’arriérés intolérants bas-de-plafond qui n’attendent que d’être éduqués pour s’ouvrir sur le monde et devenir fréquentable. On pourrait facilement faire un parallèle avec la France du temps des colonies, qui venait apporter les lumières de la civilisation aux bons sauvages…
Bref, un téléfilm affligeant, moralisateur, bourré de clichés, qui cherche véhicule plus de cliché qu’il n’en dénonce…
Et des téléfilms comme ça, France Télévision nous en sert en moyenne un par mois, tous sur le même modèle… J’ai grandi dans cette « France profonde », cette « Ruralité Profonde », je commence à en avoir marre d’être systématiquement dépeint comme un con inculte et fascisant dans CHACUN de ces PUTAIN de téléfilms DE CHIOTTE écrit par des CONNARDS de scénaristes parisiens DE MERDE qui ne sont jamais sorti de leur Grande Couronne A LA CON !