La brigade Pericourt
1929: rien ne va pour Madeleine Pericourt: son père Marcel vient de mourir faisant d’elle la nouvelle directrice de la banque, son fils Paul rate sa tentative de suicide le jour des funérailles et reste paraplégique et proche d’une cantatrice, Solange, et le banquier Gustave Joubert, un soi-disant ami proche, ne rêve que de dilapider le clan Pericourt.
La voici cette seconde partie cinématographique de la trilogie de Lemaitre également scénariste. Changement de réalisation mais quasi même brio.
Retrouver cette famille dix ans après les événements de au-revoir là-haut provoquait à la fois une réjouissance et une crainte de ne pas avoir la continuité du premier opus. Ce second qui pour moi niveau livre surpasse ses deux autres membres de la trilogie se devait de mettre en avant deux aspects : l’enfance de Paul et sa passion lyrique ainsi que les manipulations de Joubert.
Si le premier point laisse un peu sur sa faim, la faute à l’absence d’un élément clé du livre privilégie par les lettres de Paul à son idole cantatrice, le second point est brillamment réadapté avec un style rappelant les brigades du tigre et surtout un excellent Benoit Poelvoorde qui parvient à nous faire autant détester Gustave qu’à la lecture.
Parlons de Lea Drucker : sur la première demi-heure le manque d’expression de Madeleine interpelle et, les lecteurs me comprendront, le dernier tiers primordial était attendu : il ne déçoit pas.
Mon coup de cœur est néanmoins pour Fanny Ardant qui m’a fait aimer Solange et non éprouver du rejet sur son ultime acte lourd de conséquences.
Le mélange Lemaitre- Desailly est brillamment mixé avec une direction artistique toujours irréprochable et une musicalité aussi forte.
Le temps paraîtra plus long que le premier opus et c’est normal tant il était difficile de tout inclure en deux heures 15, mais ce retour du Maître est à recommander.