Pas grand chose à se mettre sous la dent au ciné en ce moment lorsque l'on est, comme moi, allergique au jeu stéréotypé de Virginie Efira ou qu'on ne veut plus se taper un énième retour devant les caméras d'Isabelle Huppert. Et comme Adèle Exarchopoulos n'était pas ce week-end programmée à des horaires compatibles avec mes disponibilités, il ne restait guère que ce coup de théâtre sélectionné par défaut à la suite d'un mauvais bouche à oreilles à propos du dernier film avec Blanche Gardin.
En même temps, je suis depuis toujours un admirateur de l’œuvre d'Agatha Christie et me suis ainsi dit qu'un film hommage ne pouvait pas faire de mal. Bon, il est vrai que c'est bourré de clins d’œil, parfois irrévérencieux envers la reine du crime, que je n'ai évidemment pas loupés. Le ton est humoristique, c'est vrai, mais déclenche plus sourires que rires. La construction scénaristique est habile, qui mélange l'intrigue propre du film avec celle de la pièce de théâtre (La souricière) dont il est question, et parvient à les faire converger au final.
Pour autant, ça ne s'emballe jamais véritablement, même si j'ai passé un plutôt bon moment, sans jamais m'ennuyer. La tonalité générale est très bienveillante et politiquement correcte, celle d'un film grand public, en fait. Les côtés chabrolien (les menées malveillantes sous les apparences et les conventions sociales) et et shakespearien (les destinées tragiques) d'Agatha Christie sont du coup totalement occultés - sans doute à force de caricatures - ce qui transforme l'ensemble en une gentillette reconstitution historique (en forme d'hommage bien sur). "A couteaux tirés", vu il y a quelques temps, me semble ainsi bien plus dans l'esprit, même si les références sont moins explicites.