J'ai pris très longtemps avant de découvrir ce film dont j'ai lu plein de fois le petit article qui lui est consacré dans le livre "1001 films", renforcé par le fait que j'apprécie beaucoup le cinéma allemand.
Et je pense qu'il faut éviter de lire le pitch - et de savoir que Lola a trois chances pour trouver l'argent et ainsi sauver la vie de son boy friend.
De ce fait, le film est pratiquement en temps réel : c’est Réellement vingt minutes qui passent.
Je ne vais pas raconter en détail chaque réalité, Lola donc cours de son appartement jusqu’à la banque où travaille son père, un type assez misogyne. Parallèlement, à sa cabine téléphonique, Manni attend Lola et si elle n’arrive pas à temps, il compte braquer le supermarché à côté.
De ce fait, on traverse la ville avec elle, trois fois de suite, devant se confrontant à différents obstacles (des gens sur son passage, dont nous avons un aperçu possible de la vie de ces gens après que Lola les ai croisés). Dans ce film tout semble possible : Tom Tykwer s’est fait plaisir : séquences en animation, split-screen, séquences en noir et blanc, personnages caractérisés au maximum. Après coup, j’ai pensé au génial « Hyper tension » avec Jason Statham que j'ai découvert quelques semaines avant et qui reprend une idée assez similaire sur le temps bombardée de constantes et jouissives idées de mise en scène.
Évidemment, « Cours, Lola, cours » est improbable, ainsi après chaque réalité possible, elle connaît les obstacles à éviter sur son chemin. A noter qu’elle ne voyage pas dans le temps, elle revit simplement ces vingt minutes : onze heures quarante à midi. Bien qu’elle semble avoir conscience du fait qu’elle peut revivre les événements, ainsi à la fin des deux premières réalités, elle regarde directement vers nous et dit « top ! » et à une nouvelle chance de réussir.
Comme dans un jeu vidéo où on peut refaire un niveau encore et encore jusqu’à le réussir.
Le film est très ancré dans son époque : ainsi outre la cabine téléphonique de Manni, Lola lui répond avec un téléphone à roulettes et les tenues, coupes de cheveux des personnages et véhicules montrent clairement que le film est pas d’hier. Aujourd’hui, les deux personnages auraient utilisés un téléphone portable. L’interprétation est exagérée, tout le monde en fait des tonnes et ça fait parti du truc, ils ont des rôles physiques à commencer évidemment par Franka Potente mais cela n’empêche surtout à la fin, l’émotion. Chaque personnage, même figuratif, à son importance.
Le doublage français est de qualité, même si j’ai eu au début, du mal à reconnaître les voix d’autant que c’est un casting en début de carrière et fort bien choisi : Barbara Delsol (voix notamment de Jessica Alba et de Penelope Cruz (notamment dans « Ouvre les yeux » de la même époque)) colle très bien, Fabrice Josso sur Moritz Bleibtreu passe vraiment bien et Bernard Alane est idéal sur Herbert Knaup qui joue le père de Lola.
Je mets la note de 7, comme si depuis que j’ai lu sur ce film la première fois, j’attendais le plus et l’ensemble est quand même assez cruel même si le film a
un happy-end... sauf pour les personnages secondaires. Le film semble être une morale justement pour ces derniers.
Mais la mise en scène très originale, le rythme sont très inspirants.
Cela m’a fait tellement bizarre après le visionnage de me dire que j’ai (enfin!!!!!) découvert ce film, je voulais le voir depuis si longtemps. Ça fait un poids en moins mais je suis un peu déçu quand même mais si le film est vraiment pas mal.