Comme le titre l’indique, la cinéaste filme la vie d’une vache laitière Holstein, Luma, depuis sa naissance à son euthanasie. Parabole sur la vie d’une vache (naissance, vie et mort) et indirectement de la condition humaine ? Quel est l’objectif de la réalisatrice ? Un film animalier ? Pourquoi pas ? Il aurait pu être un bon support pédagogique pour le grand public et même pour des futurs étudiants agricoles. Malheureusement, le fait qu’il n’y ait pas de commentaires, permet au spectateur, candide et ignorant, d’interpréter les images avec anthropomorphisme, sans connaissances zootechniques : nécessité d’avoir un veau pour déclencher la lactation, séparation précoce du veau (après ingestion du colostrum) de sa mère, brulage des futures cornes après anesthésie locale pour éviter les blessures entre vaches, recours à un robot de traite, vu la taille du troupeau, expression du comportement des vaches en chaleurs (ici pratique de la saillie naturelle et non de l’insémination artificielle comme il est courant en élevage laitier). Si c’est volontaire, le film est malhonnête car il oriente le spectateur à écouter uniquement ses émotions et finalement, cela équivaut à une version modernisée et actuelle de « Martine à la ferme » (1954), 1er album de la série éponyme écrit par Gilbert Delahaye (1923-1997) et dessiné par Marcel Marlier (1930-2011) ! Un commentaire explicatif, permettant de mettre en perspective les images qui reflètent la réalité, aurait été souhaitable. Dernier point, si les éleveurs ne maltraitent pas leurs animaux, les conditions d’hygiène sont médiocres (logement souillés de bouses, nombreuses mouches, etc.).