Amy est une journaliste new-yorkaise grosse,moche,conne,nympho et alcoolique.Tout ça c'est à cause de son père,toujours ce foutu patriarcat toxique,qui a autrefois plaqué sa mère en expliquant à ses filles que les couples n'étaient pas faits pour durer,que l'amour éternel ça n'existe pas.Devenue adulte,Amy est donc terrifiée par les relations longue durée destinées à mal se terminer,et elle enchaîne les bitures et les coups d'un soir.Mais voilà qu'elle est chargée d'un article sur Aaron Conners,médecin du sport réputé qui tombe amoureux d'elle.Saura-t-elle surmonter ses traumas pour enfin vivre le grand amour?Ce film est produit et réalisé par Judd Apatow,mais il est surtout l'oeuvre de l'humoriste Amy Schumer,qui l'a coproduit, écrit et joue le rôle principal.Le film et l'actrice nous ont été survendus à l'époque,dix ans déjà,la comédienne,dont c'était le premier rôle important au cinéma,étant censée être la nouvelle étoile de la comédie trash américaine.C'était plutôt une étoile filante car elle a peu tourné depuis,et rien de marquant.Issue du stand-up et de la télé,son émission "Inside Amy Schumer" cartonnait,elle passait alors pour la nana cash qui n'hésitait pas à y aller franco dans la vulgarité,la déglingue et le sexuel.Il y a donc de quoi être déçu devant cette inoffensive comédie romantique en tout point semblable à ce qui se fait depuis des lustres aux States.Deux personnes a priori incompatibles se rencontrent,ils s'aiment contre toute attente,c'est le grand bonheur mais on finit par s'embrouiller bêtement pour mieux se réconcilier à la fin.Baisser de rideau,vous pouvez rentrer chez vous.Cette romcom,ni pire ni meilleure que la plupart des films du genre,ne tient pas ses promesses,sans doute parce qu'il fallait quand même que ça reste accessible au grand public pour faire rentrer l'oseille.Du coup ça cause de cul,mais pas trop,on festoie,mais modérément,et les scènes de coucheries sont d'une pudibonderie qui nous fait croire au retour du Code Hays.La Schumer ne montre absolument rien,bizarrement on ne voit que quelques fessiers masculins,notamment celui du sculptural John Cena.C'est du ciné pour les féministes et les homos,probablement.Question humour c'est assez faible,même si certaines scènes et quelques dialogues nous rappellent les grandes heures des productions Apatow,et l'histoire finit même par basculer progressivement dans le mélo romantique.C'est bizarrement dans les séquences d'émotion que résident les meilleurs moments du film,ce qui s'explique par le fait qu'Amy met beaucoup d'autobiographie dans son écriture,d'où un parfum d'authenticité qui tranche avec l'artificialité du reste.Car oui elle est bien de New York,oui,elle a une soeur cadette,oui elle a été traumatisée par le divorce de ses parents,oui son père est mort des suites d'une sclérose en plaques,et elle a même été réellement en couple avec un catcheur.Sinon,le pas de deux entre Amy et Aaron est bien réglé et l'osmose entre Schumer et Bill Hader est parfaite,ce qui crédibilise leur relation.Et puis les personnages sont décalés et drôles,spécialité ricaine.Amy Schumer est loin d'être belle,mais elle joue bien et a un côté sexy assez émoustillant.Bill Hader,acteur célèbre aux Etats-Unis et inconnu chez nous,est formidable en amoureux transi obstiné.Le gars est passé par le Saturday Night Live,comme bon nombre de membres de la distribution recrutés dans le milieu du stand-up.Deux futurs super-héros sont de la fête avec Brie Larson,alias Captain Marvel,impeccable en soeur à l'opposé de son aînée,et Ezra Miller,le Flash de chez DC,extravagant en jeune journaliste stagiaire déjanté dont la scène de baise avec Schumer est désopilante.Il est cependant regrettable qu'il soit censé avoir 16 ans alors qu'il en avait 23 et que ça se voit.Tilda Swinton est détestable à souhait en rédactrice en chef carnassière complètement allumée,John Cena est très bon en amant sportif désappointé,ainsi que le basketteur LeBron James dans son propre rôle et très bien en meilleur pote de Hader.Sinon c'est la foire aux caméos là-dedans avec des gens mondialement connus comme Matthew Broderick ou l'ex championne de tennis Chris Evert,et d'autres à la notoriété essentiellement circonscrite à l'Outre-Atlantique tels que le commentateur sportif Marv Albert,le joueur de football américain Tony Romo ou le basketteur Amar'e Stoudemire.Sans oublier l'irrésistible film dans le film,intitulé "The dog walker",un truc en noir et blanc qui voit Daniel Radcliffe promener des clébards et entretenir avec le plus grand sérieux des conversations ineptes avec Marisa Tomei.Notes et critiques de films de Judd Apatow publiées précédemment:"40 ans-Mode d'emploi"-3,"En cloque,mode d'emploi"-5.Moyenne:4,3.