Nul doute que point de vue technique et rendu visuel, tout a été fait pour en mettre pleins les mirettes, à coups de décors et de costumes somptueux, exploités avec beaucoup d'efficacité pour nous offrir une immersion la plus totale au sein de la (très) haute société singapourienne. On sent une efficacité tout aussi hollywoodienne dans l'écriture du scénario et des personnages, offrant quelques moments assez forts, voire légèrement inattendus, avec ce qu'il faut d'humour et de grands discours pour que cela fonctionne.
Maintenant, si je peux comprendre l'énorme succès rencontré par le film, notamment aux États-Unis et au sein de la communauté asiatique, qu'apporte « Crazy Rich Asians » vis-à-vis d'une comédie romantique « traditionnelle » ? Pas grand-chose. Les ressorts sont les mêmes, la mécanique aussi, et on a beau nous expliquer du début à la fin qu'orientaux et occidentaux sont différents, finalement, tous semblent aspirer exactement à la même chose et à rencontrer les mêmes difficultés devant un problème de « classe ». OK, il n'est pas déplaisant de voir comment peuvent se dérouler des réceptions et mariages différemment des nôtres. Reste qu'on est vraiment chez les ultra-riches et que midinettes exceptées, je ne vois pas trop qui pourra se reconnaître dans ces villas sublimes et ces centaines de milliers de dollars à gogo.
Après, comme je l'ai écrit précédemment, on ne se moque pas de nous. Le travail est fait avec beaucoup de professionnalisme et j'ai toujours grand plaisir à revoir Michelle Yeoh dans ce qui est clairement le personnage le plus complexe (et donc le plus intéressant) du film. On aurait, quand même, aimé voir un peu plus de fraîcheur et d'inattendu au vu du contexte proposé, la relation entre Astrid et son mari vaguement excepté, et encore, aucune « spécificité asiatique » (mais un peu de démagogie), en l'occurrence ! Divertissant, donc, soigné, mais en définitive assez impersonnel : un comble !