Aaaah... Une romance à l'américaine : il y avait longtemps !
(En fait non – pas du tout ! – toute les semaines il y en a une qui sort, c'est dingue !)


Enfin bon, difficile pour moi de ne pas y aller de temps en temps puisque je suis assez friand du genre, même si la plupart du temps nos chers amis d’Outre-Atlantique ont tendance à se lancer dans un plaidoyer outrancier pour les bonnes vieilles valeurs judéo-chrétiennes traditionnelles...


Qu'en est-il de ce "Crazy, Stupid, Love" me diriez-vous ?
Eh bien justement, voilà un bien étrange spécimen dans le genre puisqu'il parvient à arborer deux facettes totalement différentes tout au long de ses deux heures.
Le début est assez acide, malgré son respect des codes usuels de la comédie américaine, ce qui laisse suggérer le meilleur. Puis, une fois la rupture enclenchée entre les deux personnages principaux, voilà que le film se révèle assez sympathique, parfois couillu, et plutôt pertinent dans sa façon de cheminer dans cette histoire de quadra en reconstruction.


Mais bon – "God Bless America" oblige – alors que je me laissais agréablement mener dans cette petite barque qui jouissait de son petit brin de liberté, voilà que la morale normalisante est sortie de son bosquet pour me plomber toute la fin du film. Et là, franchement : vraiment dommage !
Bah oui, je l'aimais bien ce film, et puis sur sa dernière demi-heure il casse tout ce qu'il était en train de construire.
Le message final est implacable : finalement l'expérience sentimentale c'est mauvais dès que ça dépasse plus d'une personne, la famille monoparentale stricte y'a que ça de vrai, et le bonheur est dans le foyer car tous les autres sont soit cinglés, soit mal dans leur peau...


Bref, comment tuer le principe même d'une expérience cinématographique en une demi-heure : « tu te posais des questions ? Tu t'interrogeais sur toi-même et sur la norme ? Tu pesais le pour et le contre en nuançant ta perception de l'amour et du couple ?... Mais pauvre con(ne) va ! Y'a pas à réfléchir, il n'y a qu'un seul modèle viable dans lequel on peut se retrouver, et le reste c'est de la merde ! J'espère que ce film t'as servi de leçon au moins : réfléchir c'est bien, seulement quand la conclusion de cette réflexion c'est... qu'il est inutile de réfléchir ! »


Ha ! Ha ! Vive l'Amérique !
Y'a pas à dire : sur ces trois mots : « Crazy », « Stupid » et « Love », je trouve dommage qu'après avoir exploré le premier et troisième concept, le film se soit finalement arrêté sur celui du milieu qui, au fond, était le moins intéressant des trois...
Encore un coup dans l'eau, et c'est vraiment dommage...

Créée

le 15 oct. 2017

Critique lue 589 fois

5 j'aime

4 commentaires

Critique lue 589 fois

5
4

D'autres avis sur Crazy, Stupid, Love

Crazy, Stupid, Love
Red_in_the_Grey
5

ATTENTION CLICHÉS

Crazy Stupid Love est une comédie romantique pas forcément désagréable mais bourrée de clichés. Le seul gros reproche que je puisse lui faire étant d'avoir inspiré beaucoup trop de garçons avec le...

le 24 juil. 2014

40 j'aime

7

Crazy, Stupid, Love
Before-Sunrise
2

Stupid, stupid film...

Le film démarre pas trop mal avec un tête à tête entre Julianne Moore et Steve Carrel. Elle veut divorcer et lui manger une crème caramel... Bon, jusqu'ici ça fait sourire (même en VF beurk caca pet...

le 18 sept. 2011

27 j'aime

12

Crazy, Stupid, Love
VirginiA
6

You can be wingman anytime.

Réussir à namedropper en un film: Twilight pour le démolir (easy joke is easy), Karate Kid (le film de gosse préféré), et Dirty Dancing (le film de gonzesse préféré), c'est dire si les techniques de...

le 27 sept. 2011

26 j'aime

3

Du même critique

Tenet
lhomme-grenouille
4

L’histoire de l’homme qui avançait en reculant

Il y a quelques semaines de cela je revoyais « Inception » et j’écrivais ceci : « A bien tout prendre, pour moi, il n’y a qu’un seul vrai problème à cet « Inception » (mais de taille) : c’est la...

le 27 août 2020

238 j'aime

80

Ad Astra
lhomme-grenouille
5

Fade Astra

Et en voilà un de plus. Un auteur supplémentaire qui se risque à explorer l’espace… L’air de rien, en se lançant sur cette voie, James Gray se glisse dans le sillage de grands noms du cinéma tels que...

le 20 sept. 2019

207 j'aime

13

Avatar - La Voie de l'eau
lhomme-grenouille
2

Dans l'océan, personne ne vous entendra bâiller...

Avatar premier du nom c'était il y a treize ans et c'était... passable. On nous l'avait vendu comme l'événement cinématographique, la révolution technique, la renaissance du cinéma en 3D relief, mais...

le 14 déc. 2022

161 j'aime

122