Rocky nous manque...

Après dix-huit ans derrière les barreaux, l'ami d'enfance d'Adonis Creed, Damian Anderson, revient se manifester, et en tant que prodige de la boxe, il vise le titre de champion du monde des poids lourds et régler ses comptes avec son passé.

Pour la première fois, Michael B.Jordan passe derrière la caméra, suivant de ce fait Sylvester Stallone quand il a réalisé lui aussi Rocky II. On sent le travail maitrisé, avec une grosse influence de mangas ou d'anime de baston dans la représentation du combat (jusqu'à une très bonne idée qui est de faire suggérer les deux boxeurs dans un ring entièrement vide comme s'ils étaient seuls au monde à ce moment-là). De ce point de vue-là, les deux heures passent à toute vitesse, avec Jonathan Majors qui représente en quelque sorte le passé que Adonis avait refoulé, et qui veut reprendre en quelque sorte ce qu'il lui aurait été dû s'il n'avait pas été en prison. D'ailleurs, cet acteur, qui joue Kang dans le MCU, a un certain charisme, fort en gueule, et je n'aimerais pas croiser son poing, vu qu'il se bat parfois de façon déloyale.

Mais, et là, j'ai du mal à l'accepter ni à l'entendre, je ne comprends pas du tout l'absence de Rocky dans le film. Alors oui, je sais que Sylvester Stallone n'est pas présent, il a eu des mots assez durs contre le projet qui s'est fait en quelque sorte dans son dos, oui c'est la saga de Adonis Creed... Mais pourquoi au moins ne pas le citer, le nommer, en parler en tant que mentor, comme leur relation dans les deux premiers films ? Là, à part deux minuscules allusions, où Adonis Creed donne sa chance à Damian en tant que boxeur comme Apollo l'avait fait pour Rocky, il est totalement évincé, et je trouve ça presque irrespectueux pour le public qu'on n'ait pas au moins un mot à son égard... D'ailleurs, pour enfoncer le clou, le film se déroule cette fois à Los Angeles, où Adonis habitait au début de Creed, et non plus à Philadelphie.

Même si c'est pour moi un sérieux grief contre le film, m'empêchant de l'apprécier davantage, on ne peut pas nier que Michael B.Jordan y a mis son cœur, et une volonté de bien faire. Même si pour cela le personnage de Bianca toujours jouée par Tessa Thompson a l'air totalement sacrifiée, et qu'il faut aimer le rap, qu'on entend constamment.

Maintenant, difficile de savoir où la saga Creed va aller, car à chacun des films, le boxeur semble avoir un compte à régler avec son passé, et comme on le dit à plusieurs reprises, il faut être dans le présent ; mais quel sera son futur ?