Après la lecture de quelques critiques sur ce film, je suis étonnée qu'on ne mentionne pas ce qui m'empêche de donner une très bonne note.
Difficile d'en parler sans divulgâcher . Il s'agit du procédé utilisé par le méchant pour asservir ses victimes... Simpliste et sûrement pas à la hauteur de cette ambiance pesante à souhait, de cette structure narrative extrêmement maîtrisée dans une belle architecture et surtout, ce n'est pas à la hauteur de cette magnifique photographie où ( mais je ne connais rien aux inspirations de Kurosawa) j'ai pu voir des clins d'oeil parodiques très drôles dans l'utilisation des herbes et autres feuilles soulevées par le vent à chaque fois que le mal est à l'oeuvre, en particulier dans la maison du voisin louche. J'ai irrésistiblement pensé aux herbes de la Ligne rouge de Malick qui elles expriment ( selon moi...) le souffle de Dieu sur le monde malade des hommes.
La réflexion sur les apparences, sur la famille, sur l'ambiguïté des êtres, est fine et jamais didactique. Les plans sur les maisons, les quartiers, sont superbes et riches en significations.
Le caractère subtilement parodique de certains topos des films d'horreur ou de thriller, comme la porte métallisée qui s'ouvre sur les tréfonds ( avec le vieux policier qui se laisse prendre au piège après avoir gentiment enlevé ses chaussures avant de rentrer dans la maison du suspect) sont là encore subtils et efficaces.
Mais dommage que ce procédé- mystère...- qui sert à donner une logique et une crédibilité au scenario soit si décevant.
A voir tout de même!