Un agent de la CIA basé à Londres est tué en mission.Comme il était le seul à connaître les modalités d'une vague d'attentats en préparation,ses supérieurs ont l'idée de solliciter un savant apprenti sorcier capable de transférer le contenu du cerveau du défunt dans l'esprit d'un être vivant.Hélas,le cobaye choisi est Jericho,un taulard sans foi ni loi et hyper dangereux qui,sitôt l'opération effectuée,parvient à s'échapper et va semer le chaos dans la capitale british.S'ensuit une profusion de poursuites échevelées mêlant les services secrets ricains et russes,un groupe d'anarchistes espagnols et un hacker hollandais.Bien sûr,il faut pour apprécier le spectacle digérer l'argument de départ qui relève du fantastique.C'est impossible,c'est n'importe quoi,mais une fois qu'on l'a admis ça ouvre des perspectives intéressantes.Ariel Vromen emballe le lot avec une belle efficacité.C'est rapide,c'est précis,les scènes d'action sont brillamment shootées et l'action rebondit sans répit dans tous les coins d'un Londres éminemment cinégénique,soutenue par des séquences ultra violentes ne lésinant parfois pas sur le gore.Sur le fond,c'est nettement plus discutable,et on nous ressert le traditionnel couplet sur la CIA sauvant le Monde et la démocratie des menées de vilains terroristes.Le personnage du hollandais est clairement inspiré d'Edward Snowden,dont le nom est d'ailleurs cité dans le film.Il est curieux de constater que ce dernier,défenseur des libertés avéré,est pourchassé dans son beau pays démocratique dont il a dénoncé les dérives liberticides,et qu'il a finalement trouvé refuge dans une Russie définie comme une sombre dictature par la doxa occidentale.Et nous n'étions pas alors sous l'ignoble férule du méchant Trump mais sous le règne éclairé du gentil Obama.De la même manière,l'anarchiste ibère a un discours tout à fait juste et cohérent par rapport à la nocivité de l'oligarchie capitaliste,mais on prend soin de nous le présenter ici comme un radical totalement cinglé prêt à faire exploser la planète au nom de son idéologie,car qui combat le libéralisme mondialiste est nécessairement un fou furieux.Quant au brave Jericho,il doit se coltiner le bordel monstre qu'il y a dans sa pauvre caboche où cohabitent les esprits d'un espion idéaliste aux capacités intellectuelles supérieures et d'un primate psychopathe dominé par ses instincts violents.Petit à petit,c'est l'intellect du premier qui va prendre le dessus,ce qui fait progressivement glisser l'histoire vers un affadissement préjudiciable,accompagné toutefois d'un arrière-plan malsain.Le criminel noue une relation tordue avec la femme et la gamine de l'agent décédé,remplaçant en quelque sorte celui-ci au sein de sa famille.Au début,on pense qu'il va violer son "épouse",puis il est au bord de la sauter de manière consentie,ce qui à la fin s'annonce comme quasiment certain,car miraculeusement la personnalité du mort va supplanter celle du truand,alors que le toubib prétendait depuis le début que les effets du transfert devaient à terme disparaître.Mais que vous voulez-vous,nous sommes dans le ciné US,et tout ça doit impérativement se terminer dans l'invraisemblance la plus voyante,le happy-end le plus dégoulinant et la crétinerie la plus immonde.Le casting est incroyablement luxueux,avec à sa tête trois vieilles gloires qui s'en donnent à coeur-joie,qu'il s'agisse de Kevin Costner en bulldozer crapuleux,de Gary Oldman en haut gradé de l'Agence complètement survolté ou de Tommy Lee Jones en médecin impassible.C'est très relevé également du côté des seconds rôles avec les super héros Ryan Reynolds,alias Deadpool,qui s'éclipse rapidement,et Gal Gadot,dite Wonder Woman,à la beauté éclatante.Zonent aussi dans le coin l'excellent espagnol Jordi Molla,Amaury Nolasco,une des vedettes de "Prison break",et la jolie blonde Alice Eve,toujours autant transparente.