Le Tombeau d'une Escroquerie Sentimentale.

Résumé : Au début du XXe siècle, Édith, fille d'un homme d'affaires américain, écrit des livres fantastiques sur des fantômes. Elle tombe sous le charme de Sharpe, un entrepreneur anglais venu vendre une machine d'extraction d'argile. Malgré la réticence de son père et son lien avec un médecin, Édith épouse Sharpe et s'installe en Angleterre avec lui.

Histoire : Les costumes, faits de tissus romantiques et naturels, sont conçus pour s'harmoniser avec le gothique des décors organiques. Le défi principal est de créer des costumes imposants qui s'accordent à la taille du manoir. Le concept est riche et brillant, visant à ce que le réalisme frôle l'onirisme. Le tournage, situé en 1901 dans la ville la plus électrifiée d'Amérique, est un lieu de découvertes d'inventions. Concernant le code couleur des décors, cela surpasse tout ce que le réalisateur a fait auparavant. Le tournage des décors en studio du manoir dure trois semaines, bien que la construction ait pris quatre mois. En tant que film d'horreur, des éléments ténébreux sont utilisés pour faire ressortir les fantômes du passé tout en conservant l'aspect néogothique. La stratégie narrative puise dans la romance gothique, un genre littéraire du XVIIIe siècle qui mêle horreur et romantisme, sans confondre avec l'horreur gothique centrée sur le surnaturel. Ce genre explore la noirceur de la psychologie humaine à travers les personnages, avec une attention aux détails qui enrichissent les secrets d'un conte de fées des ténèbres. Le film remporte le Saturn Award du meilleur film d'horreur, et Jessica Chastain décroche deux prix d’interprétation. Réalisé avec un budget de 55 millions de dollars, le film rapporte 89 millions de dollars.

Équipe : Guillermo del Toro ("Blade 2", "Hellboy") réalise, coproduit et coécrit "Crimson Peak", avec une musique de Fernando Velazquez ("Hercule"). Callum Greene ("Lost in Translation") et Jon Jashni ("Godzilla") produisent, avec des effets spéciaux de Dennis Berardi ("Monster Hunter"). Le casting inclut Mia Wasikowska ("Alice au pays des merveilles"), Jessica Chastain ("Dans les yeux de Tammy Faye") et Tom Hiddleston ("Loki").

Avis : C'est une œuvre morbide qui combine plusieurs genres, avec une structure instable et décousue, et une narration obscure typique du film noir. On regrette que le montage ne déploie toute sa puissance qu'en dernière partie. Le rythme lent produit des moments prévisibles et peu subtils, mettant en avant les performances des acteurs dans le ton sombre d'un conte horrible, mais manquant de cohérence et de vraisemblance.

Critique : "Crimson Peak" se distingue par son esthétique gothique et ses décors somptueux, créant une atmosphère visuelle envoûtante dès les premiers instants. Les logos Universal et Legendary, suivis des transitions temporelles, plongent le spectateur dans une narration complexe et intrigante. Le film oscille entre différentes époques, avec des dialogues qui capturent l'élégance des années folles, et une réalisation dynamique qui met en place une ambiance mystérieuse. Cependant, cette splendeur visuelle ne suffit pas à masquer les lacunes d'un scénario qui peine à trouver son équilibre. La lenteur de la mise en route et le style académique créent une intrigue confuse, tandis que l'horreur se précipite sans cohérence, laissant une impression mitigée.

L'histoire subit un profond changement avec l'arrivée dans la vaste demeure, où la comédie romantique s'entoure d'émotions et de fantastique. La splendeur des lieux et les premiers phénomènes paranormaux instaurent une atmosphère mystérieuse, bien que le rythme reste lent et que certains détails de l'intrigue soient prévisibles. La richesse des décors et les éléments sombres dévoilent peu à peu l'horreur d'un stratagème monstrueux, tout en jouant sur la psychologie des dialogues. Malgré ces efforts, le film ne parvient pas à convaincre ni dans le genre de la romance, ni dans celui de l'horreur, laissant ainsi le spectateur désorienté.

Malgré ses sublimes graphismes, "Crimson Peak" souffre d'une structure prévisible et d'un manque d'événements marquants. Les actions se répètent et les révélations terrifiantes du dénouement manquent de surprise, s'inscrivant dans un machiavélisme attendu. En fin de compte, ce film utilise les effets de la romance gothique pour projeter des émotions, mais oublie la cohérence du rythme narratif. La stratégie narrative, bien qu'ambitieuse, échoue à maintenir une tension constante, et les personnages, bien que talentueusement interprétés, manquent de profondeur. Malgré ses qualités visuelles indéniables, "Crimson Peak" laisse une impression mitigée, avec un scénario qui aurait mérité plus de soin et de cohérence.

> https://youtu.be/M4weR9WzY4I