Del Toro ou le génie du sinistre

Après le Labyrinthe de Pan, véritable chef d'oeuvre à mon humble avis, Del Toro s'éloigne à nouveau des Hellboy et autres projets pour redonner dans le sinistre et dans le frisson !

Bien entendu, les attentes de tous et toutes concernant ce film étaient donc énormes et certains ont semble-t-il été déçus. Bien sûr, le Labyrinthe de Pan reste difficile à égaler tant il avait un quelque chose à part, un quelque chose d'exceptionnel et qui l'a rendu si populaire. Néanmoins Crimson Peak a aussi son charme; un charme différent, certes, mais tout de même. Du début à la fin, on sent un malaise planer; malaise entretenu aussi bien par la réalisation que par le jeu d'acteur d'un Tom Hiddleston au charme glaçant. Et ces décors, quels décors! La photographie, comme dans le Labyrinthe de Pan, est juste sublime. Loin de servir de toile de fond, ces paysages et ce sinistre manoir anglais rongé par la pluie et l'argile couleur sang semblent constituer un personnage à part entière.

Bien sûr, le scénario n'est pas le plus imaginatif du monde et on devine au bout d'un certain temps où Del Toro veut en venir. Toutefois c'est beau, c'est juste et bien joué et même si les ficelles sont parfois assez grosses et que Del Toro n'a pas réinventé le genre (fantôme qui apparaissent en second plan derrière sa "victime", musique stridente pour souligner les scènes effrayantes...) il a au moins le mérite d'avoir créé une ambiance qui nous emporte et nous chamboule du début à la fin.

Non, Crimson Peak n'est pas Le Labyrinthe de Pan. Mon 8 ici tend plus vers le 7 alors que son prédécesseur basculait dangereusement vers le 9. Mais cela faisait longtemps qu'un film d'épouvante ne m'avait pas autant séduit en salles obscures. On est dans le violent mais jamais dans le gore; on dilue l'histoire pour mieux y être fidèle; bref sans être dans l'exceptionnel on est sans cesse dans le juste... et c'est juste cool !