Cris et chuchotements par Alligator
Je n'ai pas vu beaucoup de Bergman. J'adule Saraband, j'adore Le silence et j'aime bien Tourments. Mais je crains d'avoir à avouer que je suis passé à travers ces Cris et chuchotements. Dans Le silence déjà Bergman explorait les liens conflictuels, compliqués entre deux soeurs. Et autant dans ce film là j'avais beaucoup aimé ces problématiques, autant ici il m'a été difficile d'apprécier les enjeux auxquels les personnages sont confrontés.
Je ne sais pas ce qui m'a empêché de prendre part au festin habituel. La lenteur ici m'a vite lassé. Les problèmes des personnages n'ont fait aucun écho. Les actrices ne m'ont pas subjugué. La photo ne m'a pas murmuré à l'oreille. La réalisation ne m'est pas apparue consistante, oserais-je dire.
Le film pourtant court m'a paru long. Infiniment.
Les non dits ne passent pas, m'ont vite saoulé : sans doute que ce n'était tout simplement pas le moment.
Je me vois contraint de suivre mon propre jugement et sous côter ce que beaucoup voient comme un des plus grands chefs d'oeuvre du maître, avant de peut-être lui donner une autre chance, plus tard.
J'ai pu apprécier tout de même parce que je ne suis pas complètement insensible la beauté de certains plans, les tous premiers extérieurs ou l'apaisement et la pose picturale de la mourante dans les bras et les seins de sa servante ou encore ces plans d'horloge (y a-t-il un film de Bergman sans la mesure du temps?).