Pris la main dans le sac de billets finira tout habillé dans le ventre du sac à main
Un braquage avec de gros méchants patibulaires en fuite, ça ne vous suffit pas ?
Un braquage avec de gros méchants patibulaires en fuite ET un crash d'avion, ça ne vous suffit pas ?
Un braquage avec de gros méchants patibulaires en fuite ET un crash d'avion PLUS un crocodile affamé de dix mètres de long... Là, c'est bankable !
Donc c'est avec subtilité, crédibilité et jacquette photoshopée à mort que Crocodile 2 : Death Swamp sait se vendre. S'affichant comme le successeur du Crocodile de Tobe Hooper, qui était il faut l'admettre, une merveille (de nanardise), cet opus n'a pourtant aucun lien avec. A part peut-être dans sa faculté à regrouper des personnages stéréotypés à fond, incarnés par de mauvais acteurs, au scénario abscons et aux effets spéciaux...euh... imaginatifs ? (non, c'est juste nul, mais comment décrire un croco géant de synthèse qui roule sur lui-même à toute vitesse dans l'eau ? Je vous le demande). Puis des fois on a droit à de l'animatronic, avec une grosse bestiole en plastoc qui sur la terre ferme se traîne comme c'est pas permis (sérieux, les gars, regardez-donc un reportage animalier sur France 5 une fois dans votre vie, l'animal est sensé être foutrement véloce) et qui nous singe le hors-bord une fois dans l'eau.
M'enfin on passe un bon moment grâce à l'acteur le plus charismatique du 7ème art (comprendre : le premier prix catégorie "j'ai l'air aussi éveillé qu'un bovin neurasthénique après une nuit blanche), j'ai nommé : Jon Sklaroff. (pour les plus intéressés, voir le lien tout à la fin de mon charabia). Vous vous demanderez surement, ainsi que j'l'ai fait, s'il est drogué, ivre, s'il sort d'une insomnie de deux mois... puis réaliserez, avec un ricanement jouissif, que non, c'est son air naturel. Et rien que ça fait que chacune de ses apparitions est poilante.
Les idées pleuvent dans Crocodile Death Swamp. Je n'ai pas dit "bonnes" idées, et ce n'est pas un oubli. Entre les sacs de billets passant la moitié du film dans la flotte (mais ce sont surement des dollars imperméables), le crocodile qui fait office de boite noire, le héros du film habillé en rasta-hippie-scout (si si...) et le point culminant d'ingéniosité du film, à savoir "Et si on mettait le feu à la rivière pour se débarrasser du sac à main sur patte ?" (vous avez bien lu : mettre le feu à une rivière...), à défaut de sauvegarder votre front des facepalm, tout ceci aura au moins le mérite de vous faire rire, hein, parce qu'une héroïne sortant à un crocodile, avec tout le sérieux du monde : "Sors de ma vie espèce de brute"...Je ne sais pas ce qu'il vous faut de plus.
PS : Et si quelqu'un peut m'éclairer sur le doubleur dans la version française du chef des gros méchants patibulaires, je lui en vouerai une éternelle gratitude à m'avoir épargné le "mais OU est-ce que j'ai entendu cette voix ???" qui me trotte inlassablement en tête.
http://img27.imageshack.us/img27/8910/crocodile2.png