Un Spike Lee léger, c'est bien aussi.
Des tranches de vie toutes fraîches, pêchées du matin.
Toujours aussi fluide, bruyant, filmant un bordel innommable et réjouissant avec précision, saturé mais pas comme un pot de curry, Motown sans redite -balaise-, nuancé et à la fois stéréotypé pour de bonnes raisons, touchant, triste, drôle, vaste, à la limite du théâtre, avec une ribambelle de gosses épatants et ah punaise, si tous les films gentils qui causent de famille, de sentiments et de parents étaient aussi sympathiques et réjouissants et de mauvaise foi et pas niais que celui-ci, on vivrait mieux.
Voilà. C'est comme ça que le cinéma sympathique devrait toujours faire. Sympathique ne devrait pas forcément dire con, niais, sans profondeur. Dans le goût de Crooklyn, ça devrait être juste simple, intelligent, sans que cette intelligence ne vienne gâcher le spontané. C'est comme ça que j'aime bien qu'on cause à des trucs marrants et pas marrants aussi, mais souvent de gamin, que j'ai en moi.
A mort Amélie Poulain, et vive Crooklyn, bon sang!