Lives matter
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Après une bande-annonce qui m'a fait rêver d'un nouveau grand joint de Spike Lee après Blackkklansman, quelle ne fut pas ma surprise de tomber complètement des nues lors de la première demi-heure du film qu'on dirait réalisée par un étudiant en cinéma et non par Lee lui-même : quelques scènes frisaient le mauvais goût dans les cadrages peu flatteurs et le jeu outrancier des comédiens, des flash-backs cinquante ans en arrière avec les mêmes acteurs et sans la technologie du de-aging utilisée récemment sur The Irishman et la scène avec Jean Reno, plus caricaturale et mal dialoguée, tu meurs.
Et le pire, c'est qu'il y aura encore de ces fautes de goût disséminées ici ou là au cours des 2h35 que durent Da 5 Bloods, avec certaines facilités scénaristiques qui auront provoquées chez moi un ou deux fous rires. Mais le truc, ce qu'entreprend Spike Lee de bien, il le fait carrément trop bien et du coup, cela a gommé les erreurs qui tirent le film par le bas. Déjà, le casting principal est généralement monumental avec une interprétation mémorable de Delroy Lindo (on parle déjà de lui pour une nomination à l'Oscar du Meilleur Acteur et ce serait mérité!!), les flash-backs avec Chadwick Boseman qui se déroule durant la Guerre prennent aux tripes et sont très éloquents, et il y a quelques scènes d'émotions qui marchent à merveille
quand ils retrouvent le squelette de Stormin' Norman ou quand ce dernier, apparaissant en hallucination au personnage de Lindo lui pardonne
et dans l'ensemble, à l'instar de Blackkklansman, Spike Lee semble être dans un état de sérénité absolue et ne ressemble plus au mec qui hurle à la face du monde les thématiques qu'il aborde.
Et comme dans son dernier film, Lee parsème son film de références peu glorieuse à l'Histoire américaine (le prologue, bouleversant) qui inscrivent son film dans une démarche bien plus grande que la Guerre du Viet-nam et ses conséquences. De plus, la mise en scène est en générale très réussie et rend parfaitement l'aspect guerre comme l'aspect aventures
même si lors de la scène d'action finale, Jean Reno apparaît comme une caricature de caricature de méchant de James Bond, j'avais presque l'impression de voir le docteur Denfer.
Bref, il est loin d'être parfait ce Da 5 Bloods qui accumule des erreurs gênantes mais dans l'ensemble, son sujet est suffisamment fort et intense pour emporter au moins mon adhésion même si je sais pertinemment qu'il va diviser!!
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Créée
le 5 déc. 2021
Critique lue 529 fois
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