Dans moins d'un mois auront lieu les Oscars, récompense suprême du petit monde du cinéma et de l'ornithologie. Cette cérémonie récompensera probablement Dallas Buyers Club. On ne peut pas ignorer ce film, pour les prestations de ses deux acteurs principaux, Jared Leto et Matthew McConnaughey, excellentissimes. Plus vrai que nature, McConnaughey arrive à se faire détester et à totalement retourner la situation en moins d'une heure pour que, à la fin, sa mort nous rende tristes. Plus fort encore, alors que c'est un salopard, on ne peut qu'approuver ses actes, qui auront sauvé tant de vies. Jared Leto, plus vrai que nature dans son rôle de transsexuel, a réussi à entrer dans le personnage comme peu de personnes l'auraient fait. Sa voix est celle, non pas d'un trans, mais presque d'une femme. Ses gestes sont si efféminés qu'on peine à croire que cette même personne était accro au sexe hétéro dans Lord of War. On a du mal à croire que Jared Leto puisse n'être qu'un acteur, tout simplement. Sa performance est monumentale, et voir le film en VO m'a permis de l'apprécier encore plus, alors qu'une VF aurait sans doute gâché une grande partie de son jeu. Ces deux hommes associés sont une vraie trouvaille. On dit souvent que le jeu d'un acteur peut sublimer celui de tous les autres. Tous deux exceptionnels, Leto et McConnaughey se sont tirés vers le haut tous les deux, atteignant un niveau rarement vu pour un duo. Cependant, le film perd en scénario ce qu'il gagne en jeu. Voulant peut-être trop profiter des prestations de ses acteurs principaux, Jean-Marc Vallée a fait durer le film trop longtemps, s'exposant parfois à des longueurs nuisant à son métrage. Alors que le film, basé sur une histoire vraie mordante, aurait pu être excellent, les choix de scénario et de réalisation sont souvent critiquables, et font perdre en intérêt et en fluidité au film. Une grande perte pour une oeuvre qui aurait mérité bien mieux, pour Jared Leto et McConnaughey, et pour cet homme dont l'histoire est racontée dans ce film.