Un hommage impressionnant car foutrement poignant...
J’avais eu quelques bons échos de ce fameux Dallas Buyers Club, mais le voir n’était originellement pas à l’ordre du jour ; toutefois, il advint finalement que ce dernier était le film le plus prometteur du moment (avec un plébiscite certain), et il était donc tout indiqué pour occuper ma dernière soirée ciné’ en date.
Bref, tout ceci pour dire que je ne regrette aucunement ce choix, tant Dallas Buyers Club est une sacrée surprise, pour ne pas dire le meilleur film de ce début d’année, et de loin ; on tient donc là une excellente réalisation du canadien Jean-Marc Vallée (que je découvre par la même occasion), qui se sera exporté aux USA pour les besoins de ce biopic consacré à Ron Woodroof, un cow-boy texan ayant contracté le sida en 1986.
Basé sur des faits réels donc, le film s’attache à décrire la lutte menée par ce dernier contre la maladie, ainsi que vis-à-vis des autorités publiques régissant le traitement du VIH ; à première vue, Dallas Buyers Club proposait ainsi une intrigue au fort potentiel poignant, mélodramatique à souhait au regard de son propos.
Néanmoins, il advient que le film n’use pas à tort et à travers de cette teneur dramatique, notamment au gré d’une mise en scène de qualité sans extravagances, tandis que la narration se veut concise, de façon à privilégier l’évolution et les actions de Ron Woodroof , un protagoniste des plus intéressants ; d’ailleurs, on en vient à sa passionner tout autant pour son relationnel peu à peu changé par la maladie, celui-ci faisant un bon significatif en terme de tolérance, et donnant ainsi lieu à des relations inter-personnages aussi mouvantes que captivantes.
Le tandem que forme ce dernier avec Rayon compose donc l’une des forces majeures de Dallas Buyers Club, d’autant que la paire est incarnée par deux acteurs ici fantastiques : Matthew McConaughey et Jared Leto.
Sur ce point, on songe bien entendu à leurs transformations physiques respectives, toutes deux très impressionnantes, mais pas que : si le second campe une fois encore avec facilité le rôle d’un junkie, le premier crève pour ainsi dire l’écran, tant il s’approprie le personnage.
D’ailleurs, malgré cette vingtaine de kilos perdus, Matthew McConaughey conserve un charisme fou du fait de sa carrure presque intimidante, tout en conférant avec d’autant plus d’effets une dimension fascinante au personnage, qu’il se sera approprié à la perfection.
Dès lors, il ne serait pas malvenu de dire que ces émouvants protagonistes portent en grande partie le long-métrage, tandis l’histoire de fond de veut peu à peu passionnante ; au propos de base déjà prenant s’ajoute ainsi un drame humain savamment traité, et l’un des rares regrets formulables concerne au final le dénouement de Dallas Buyers Club, aussi terrible que lapidaire.
En résumé, ce film de Jean-Marc Vallée est un sublime hommage à une figure ordinaire devenue incroyable, et dont l’histoire méritait en tous points d’être contée, sans s’abandonner à la facilité et de façon authentique ; mention spéciale au duo McConaughey/Leto, déjà récompensés pour leurs somptueuses interprétations.
Un chef d’œuvre.