Les frères Coen avaient traité à leur manière, légère et ironique, la chasse aux sorcières à Hollywood dans Ave César, Jay Roach, l'auteur des 3 Austin Powers évoque cette sinistre période de l'industrie du cinéma au premier degré et avec passion. Il faut d'abord s'habituer au fait que des acteurs inconnus jouent des acteurs très connus (Edward G. Robinson, John Wayne, Kirk Douglas), d'où leur nom donné en entier quand ils apparaissent à l'écran et des reconstitutions des films dans lesquels ils ont joué. Deux camps s'affrontent dans Dalton Trumbo. Celui du personnage éponyme incarné avec justesse par Bryan Cranston, scénariste communiste, et celui des anti-rouges dirigé par la cancanière Hedda Hopper (Helen Mirren géniale) qui menace tous ceux qui voudraient travailler avec Trumbo. Le film comporte deux parties, la première est consacrée à l'éviction des scénaristes communistes (parmi lesquels Arlen Hird joué par Louis CK) que Jay Roach filme platement, simples joutes verbales entre les protagonistes. La deuxième partie se focalise sur le retour secret à l'écriture de Trumbo. Là, le film est formidable dans sa manière de voir comment le scénariste dupe Hedda Hopper et ses partisans dans un jeu du chat et de la souris. John Goodman campe avec délice Frank King qui offre à Trumbo du travail dans une compagnie qui fait des séries B. Etonnement, il n'est jamais fait mention pendant les deux heures de Johnny got his gun.
Mon blog cinéma