L’aventure de trop pour Roger Moore. Tout d’abord dans l’action, la doublure se fait bien trop sentir, en plus d’être à de nombreuses reprises visible. C’est aussi le montage et la réalisation des scènes qui en pâtissent devant au maximum cacher la présence des cascadeurs d’où une caméra moins dans l’action en plus d’insérer grossièrement des gros plan sur Moore. La crédibilité de certaines scènes en prend un coup, comment se laisser berner que ce Bond/Moore vieillissant fasse toutes ces cabrioles en snowboard dans la scène d’introduction... Cela dit la séquence (et même toutes celles à suivre) ne manque pas de panache, c’est seulement «la magie» de croire que le héros est en difficulté qui ne fonctionne plus. Ensuite dans le déroulement de l’intrigue. Bond/Moore mène cette enquête avec la délicatesse d’un semi remorque. Ce qui est surtout gênant dans la partie en France, où la couverture déjà grotesque de Bond et Tibbett (Patrick Macnee, 4eme acteur régulier de The Avengers à venir faire coucou) n’est pas des plus subtile, Bond semblant prendre un malin plaisir à détruire sa couverture en toutes occasions (coucou c’est moi l’espion qui vient vous nuire). Dommage car le duo fonctionne plutôt bien.
Dommage aussi car le reste ne manque pas d’atours. L’aventure en deux temps / deux lieux où se répondent classicisme et modernité. Max Zorin est un antagoniste vraiment original. Instable et imprévisible, sadique et déterminé, Christopher Walken lui apporte toute son ambiguïté. Le personnage de May Day (Grace Jones) bloc de glace inébranlable et convaincu jusque dans la traîtrise ne manque pas d’attrait non plus. Mais Stacey Sutton (Tanya Roberts) peut elle rejoindre le rang des Girls n’étant présente que pour être belle et secourue.
Le Générique :
Chanson - De l’association Duran Duran / John Barry sort un thème Pop/Rock des plus éfficace.
Visuel - Binder s’adapte à l’image Pop endiablée du thème avec l’ajout des peintures flashy et du montage tout feu tout glace.
LA James Bond Girl :
Grace Jones aka May Day. Forte, très forte. Glaciale, impénétrable, athlétique, animale... Bond aura beau s’être glissé dans son lit, il ne la posèede pas, ne la contrôle pas et ne la comprendra pas (la sortie de la bombe de la mine). Zorin aura beau croire totalement la posséder au point de pouvoir la sacrifier, il en paiera cette erreur. Elle ne répond qu’à son instinct. Cas unique dans toute la saga.
LA réplique :
_ «Well, my dear, I take it you spend a lot of time in the saddle.»
_ «Yes I love an early morning ride.»
_ «I’m an early riser myself.»
Bond, sous la couverture d’un vieux riche tout juste sorti des jupes de sa mère et traitant son chauffeur comme un laquais, entreprenant une séduction des plus grossière sur la jeune Jenny Flex (Alison Doody).
LA scène :
Max Zorin, ayant découvert la véritable identité de James Bond, invite ce dernier à une petite balade équestre sur son domaine. Dès le choix de la monture les choses se gâtes, celle ci répondant au doux nom de «Inferno» elle n’est pas décidée à obéir à James. Et il n’est pas au bout de ses surprises, la balade les menant sur un champs de course d’entrainement où les attendent un groupe de gueules patibulaires. Zorin dans une attitude de défi propose à Bond, encore dans l’incertitude, de jouer l’acquisition d’un cheval lors d’une course. Défi accepté et course lancée, enfin plutôt qu’une course c’est à une vraie «bagarre de rue» montée sur chevaux que Bond doit faire face, Tricherie, coup bas , désarçonnement... tout y passe mais rien n’y fait, Bond est sur le point de gagner la course... si ce n’était un dernier tour de la part de Zorin.