Si je te cherche, je me trouve.
Présenté dans une sublime édition dvd par Wild Side, Woman on the run est un film très rare, dont l'histoire de sa résurrection est aussi intéressante que le sujet. Mais pour en savoir plus, il faudra lire le livre de Eddie Muller, richement documenté...
Quant au film, c'est un Film Noir dans la grande tradition de l'époque, sauf que le rôle principal est tenu par une femme, et pas n'importe qui ; Ann Sheridan, qui y est formidable, car en plus de tenir le film sur ses épaules, elle est à la fois cynique, acerbe envers ceux qui l'approchent, et très pète-sec dans ses réactions.
Pourquoi ça ? Afin qu'elle puisse retrouver son mari, qui s'est enfui alors qu'il a assisté à un meurtre. Elle-même refuse d'aider la police car, dit-elle, elle ne connait pas son époux. Accompagné d'un journaliste pot-de-colle à la recherche du premier scoop venu sur cette affaire, le personnage de Sheridan va à la fois remonter le passé de son mari, qu'elle ne connait qu'en surface, et cette recherche va vraiment la révéler vis-à-vis de lui....
Norman Foster, ancien acteur, est un ancien assistant de Orson Welles, et si vous connaissez un peu la filmographie du réalisateur de Citizen Kane, vous remarquerez les nombreux plans en contre-plongée, ainsi que le final quasi-repompé sur La dame de Shangaï vu qu'il se passe aussi dans un parc d'attractions.
En ce qui concerne le méchant, on saura très rapidement qui il est, et le jeu est de savoir quand il se fera démasquer, dans la grande tradition du Film Noir...
Vendue comme une série B par Universal (et minutée quasiment comme telle : 74 minutes), c'est une excellente surprise, avec le plaisir de revoir cette Ann Sheridan, dont la trop courte carrière n'en est que plus triste.