Il s'agit du premier film français de 2018 que j'ai vu spontanément au cinéma. Bon ok il y a aussi la Mort de Staline mais étant donné qu'il est franco-britannique, c'était un peu différent. Les autres films français étaient des films cinexpériences. Depuis Grave, il fallait s'y attendre, il y a eu plusieurs films de genres qui sont apparus. Il y a eu du très bon (Laissez Bronzer les Cadavres, la Nuit a Dévoré le Monde) comme du très mauvais (le Serpent aux 1000 Coupures). Dans La Brume est un The Mist Like estampillé TF1 avec Romain Duris et Olga Kurylenko dans les rôles titres. Ou et si Paris était envahi par le smog (comme d'habitude quoi), mais que cette fois, le smog est toxique ? Hé ben, on a un film catastrophe plutôt pas mal et bien mené...malgré quelques défauts et un rebondissement hélas déjà vu.
Un blockbuster à la française.
Déjà, on va passer par la réalisation de Daniel Roby. Il s'agit d'un réalisateur québécois qui s'est fait connaître grâce à la série Versailles (que je n'ai pas vu). Je trouve qu'au niveau de la mise en scène, il donne des relents de blockbusters à l'américaine, mais made in France. C'est tellement rare ! Oui parce que à part les réalisateurs de l'écurie Besson, faire un film français semblable à un blockbuster sont assez rares (à moins de s'appeler Jean François Richez). Les scènes d'actions sont vraiment classes et vraiment prenante. Cela dit, le réalisateur montre quand même ses limites aux débuts où on sent vraiment bien les fonds verts. Et il y a quelques plans qui font références à d'autres films
Comme la mort de Lucien et Colette qui ressemble à la mort du vieux couple dans Titanic.
Et une chose que je trouve bien est les scènes oniriques qui symbolisent l'évolution de la psyché de Mathieu et ses motivations. La musique est aussi bien utilisée, sachant être présente quand il faut et au moment où il faut. Quant aux personnages, ils sont bien traités aussi.
Papa idéaliste et maman pragmatique
Premièrement on a Mathieu joué par Romain Duris. Je dois avouer que je n'ai pas vu tous les films avec Romain Duris (mise à part Casse - Tête Chinois) et je le trouve convaincant en père à la fois débrouillard et idéaliste. En plus, le fait d'en faire un véritable action man dans les moments durs sont vraiment jouissifs. Il s'agit d'un père idéaliste plus ou moins séparé de sa famille qui est très attaché à sa fille et assez proche de sa femme.
Anna (Olga Kurylenko, elle est partout !) est une mère bien plus pragmatique et réaliste. Elle aime sa fille aussi mais est pratiquement le point d'équilibre. J'aime bien le faite qu'Anna possède un accent britannique. Elle est moins active que Matthieu mais sait être utile à sa fille quand il le faut. Les 2 parents forment un duo très intéressant, même s'il s'agit d'un duo assez classique au demeurant.
Sarah (Fantin Harduin) est une actrice qui a commencé dans...les Nouvelles Aventures d'Aladin (reste calme, reste calme, reste calme...) et dans Happy End l'an dernier. Je trouve qu'elle est attachante mais ...c'est tout. Elle est atteinte d'une maladie assez fictive ("la maladie du poisson rouge") qui l'oblige à vivre en permanence dans une bulle (on va y revenir). C'est le principal enjeu des parents, à savoir s'assurer qu'elle reste en vie en dépit de la brume.
Les autres personnages sont assez secondaires mais je retiens le couple de personnes âgées Lucien (Michel Robin qui était le curé dans les Aventures de Rabbi Jacob et M. Collignon dans le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain) et Colette (Anna Gaylor alias Thibeaude de Montfaucon, la mère de Jean Reno dans les Visiteurs) sont sympathiques.
Une histoire intéressante...mais avec une fin téléphonée et un sentiment de déjà vu
Je vais faire une parenthèse sur les critiques web qui ont trouvé le film décevant. Ok, c'est du film TF1. Mais comme film de genre, je trouve que l'histoire est intéressante. Tout dans le film respire la lutte d'un père qui rêve que sa fille puisse vivre une vie normale hors de sa bulle. C'est certes cliché mais ça fonctionne. Mieux, on a un film où rien ne leur est épargné et qui nous tient en halène tout le long. Il s'agit d'une course contre la montre afin d'empêcher la brume d'empoisonner Sarah, tout en essayant de survivre dans un Paris sous le smog. L'histoire est à la fois intéressante et prenante, et jous beaucoup plus sur les rapports humains entre les personnages que sur une métaphore comme certains films de genre français apparut entre-temps. Cela dit, l'histoire n'est pas parfaite pour autant. D'une part les chiens. Je trouve dommage que le film ne creuse pas la piste du faite que les chiens s'en ressortent transformés. Le film ne l'exploite qu'à 2 moments mais c'est tout. Pire, la fin est juste une fin à la Deus Ex Machina. Il manque vraiment des scènes qui permettent d'assurer la transition. Surtout l'épilogue du film est du décalquage du film The Last Girl avec Gemma Arterton sorti l'an dernier. Il est logique par rapport au film et il s'agissait d'une des fins possible, sauf que dans le contexte, je trouve que cela marche plus difficilement
Dans The Last Girl, on a un monde post-apocalyptique qui fait que la situation du Royaume-Uni est assez désespérée, et la fin est une fin ouverte assez incroyable car on sait que Mme Justineau risque à tout moment de se faire bouffer. En revanche dans ce film-ci. Ce n'est que Paris qui semble être touché par la brume. Donc il peut s'en sortir (du moins il a une chance)
Du coup, j'ai plus l'impression qu'ils ont ajouté cette scène qui rappelle le film. Cela dit elle est en accord avec la thématique
Sa fille vit maintenant dans un monde où elle peut respirer sans sa bulle ce qui était son rêve. Mais c'est lui qui devient dépendant d'elle
Oui, la thématique du film, au delaà de la survie, est la dépendance que ressente les personnages entre eux. Et si on voit le film de ce point de vue là, il en devient brillant
Sarah dépend de Mathieu et Anna, Anna a besoin de l'idéalisme de Mathieu, Colette dépends de Lucien car elle n'a pas vraiment toute sa tête. Tous ceux qui sont indépendants meurent. Anna meurt car elle a rompu avec sa dépendance envers Mathieu et au final s'est Mathieu qui dépend de Sarah
Bref, le film parle ce que les individus peuvent apporter aux autres et comment ensemble on peut créer de grandes choses (non ce n'est pas de la propagande sarkoziste)
Un film de genre avec ses défauts mais prenant
Malgré quelques défauts assez visibles, Dans la Brume, le film de genre estampillé TF1 est plutôt sympathique, parfois brillant mais jamais décevant. Bien sûr il surfe sur cette vague de films de genre qui débarque mais je ne peux que saluer l'effort d'essayer de sortir des sentiers battus, même si on sent un cahier des charges précis. Bref, un bon film catastrophe tel qu'on en voit (trop) rarement.