Tout le monde râle sur le manque de film de genre français, et c'est important l'aller les voir au cinéma, non ? Envoyer aux producteurs ce signal : faites nous des films fantastiques, de la science-fiction ! On en veut !
Dans la brume, donc. Un séisme (?) fait qu'une brume mortelle (?) se répand sur Paris. Matthieu et Anna, un couple séparé, sont sauvés par leur réflexe de monter au dernier étage de leur immeuble, mais le monde autour d'eux s'est effondré. Privés d'électricité, ces parents doivent gérer leur fille, malade (?) qui ne survit que grâce à une bulle autonome. Il va leur falloir descendre… Dans la brume. Tin-tin-tain.
Je vais mettre la plupart des incohérences, non-explications, sur le compte d'une diégèse inspirée ? Il y a beaucoup de choses qui m'ont choqué mais bon, c'est pour le bien du film non ?
Dans la brume, c'est déjà une idée de base plutôt bonne avec ce film catastrophe vite intimiste (le budget n'est pas gigantesque) avec quelques scène cool, quelques CGI mais beaucoup d'effets spéciaux pratiques. Les reconstitutions de rue, les appartements enfumés, les véhicules à l'arrêt… L'ensemble dégage une impression étouffante et dangereuse très réussie. On se surprend parfois à retenir sa respiration, et la réalisation (qui reste assez plate) arrive souvent à faire ressentir le sentiment d'urgence d'un être humain qui se débat en suffoquant.
Pour le reste… Avec le synopsis du film, vous pouvez faire une liste des clichés scénaristiques éculé qui vous sont servis ; de Romain Duris qui s'auto-soigne une brûlure en choppant une bouteille (d'eau ?) dans un bureau pour s'en asperger la plaie, en serrant les dents, avant de boire une grande goulée, à la bouteille à oxygène infinie qui n'est plus infinie quand le scénario en a besoin. Reprenez le à la télévision avec un bingo et vous passerez peut-être une bonne soirée arrosée. Quoique.
Dans la brume souffre également d'une direction d'acteur un peu en deçà, parfois totalement sous-joué. Quand Olga Kurylenko retrouve son chérie après de longues minutes d'angoisses, persuadée de l'avoir vu choir dans la Seine et mourir, elle lui dit un truc du genre « Oh t'es là, tu as réussi à t'en sortir, cool. » La même, parvient à nous émouvoir presque dans son rôle de mère inquiète.
Si je ne parle que d'eux, c'est peut-être finalement que les autres personnages sont presque anecdotiques : des péripéties gratuites, des donneurs de répliques, au mieux. Il n'y a jamais de vrai conflit, peu de dilemmes moraux : une simple histoire où des personnages réagissent à ce qui leur arrive.
C'est un peu constater que, pour l'instant, le scénariste français a encore du mal avec la science-fiction.