Wolfgang Petersen pourrait être le grand frère de Roland Emmerich, mais un grand frère avec du talent, ce qui sauve souvent ses entreprises (DAS BOOT est excellent, L’HISTOIRE SANS FIN aussi).
Amoureux de la mécanique en tout genre, il se sent obligé d’en placer partout (bon, DAS BOOT, c’est dans le titre, AIR FORCE ONE (autre nanar) aussi). Ici, dès qu’il peut, il nous fourgue des cortèges de voitures incommensurables.
Sinon, il est fan de la présidence, et la met au centre de deux nanars cosmiques : ce film et AIR FORCE ONE.
Dans ce film, on assiste à la lutte entre un agent des services secrets en bout de course (il joue du piano, aime Miles Davis, et porte l’âge de ce cher Clint, très bon au demeurant) et d’un ex de la CIA qui veut tuer le président (excellent Maljkovic).
Dans ce jeu du chat et de la souris, on s’amuse beaucoup, parce qu’on a l’impression que les deux acteurs principaux jouent à celui qui arrivera le plus à frôler la limite du too much sans la franchir. Et ça marche .
Dommage que la réalisation ne suive pas : on a droit à des flics qui arrivent sur une intervention et qui ne serrent pas le frein à main, la voiture recule donc, on a droit à des flics qui pètent un carreau pour entrer dans une maison, et une fois à l’intérieur, il n’y a pas de verre, on a droit à des dialogues abscons (« C’est classifié C12, on ne peut rien leur dire »).
Mais le meilleur résumé est la phrase finale du vieux Clint (à croire qu’il parle à la place du producteur qui juge ses spectateurs) : « Je ne me trompe jamais sur les pigeons ».