Michel, écrivain célèbre et reconnu, est invité en Guadeloupe pour la promotion de son dernier livre. En pleine conversation avec le réalisateur Gaspard Noé, qui lui propose un rôle improbable dans un prochain film, il croise françoise Lebrun, actrice découverte dans La maman et la putain, avec Jean pascal Zadi qui pointe le manque de personnages noirs dans son œuvre.
Plongé dans une longue quête d’effacement, allant jusqu’au vide (de présence, d’idées), michel conserve la même fidélité à son kidnappeur d’un précédent film de guillaume Nicloux, qui l’accompagne dans cette ancienne colonie française des caraïbes, comme le rappelle la narration. Sa route y croisera celles de nombreux noir(e)s et aussi Blanche, humoriste célèbre, adepte de traitements plutôt corsés et dans sa propre quête.
Sur le papier c’est presque mieux qu’à l’écran avec une esthétique délabrée déjà vu chez Nicloux, post-docu Striptease/générique chez Groland, pas forcément agréable. Un délabrement humain trop humain, où chacun(e) gère ses solitudes. Les habitants de l’île apparaissent plus dynamiques et plaignent ces blancs névrosés, saufs les vindicatifs d’un passé historique livré aux interprétations. Alors pointe aussi en filigrane le déclin d’un occident fatigué et en perte de valeurs.
Aride quand les impros des acteurices ne suffisent plus à oblitérer son sujet, c’est à la fois un tour de force que de faire apparaître certains sujets essentiels de l’œuvre d’un des plus grand écrivain français vivant dans un film, et aussi un peu juste, visuellement.
En un sens, plutôt approprié.
Sinon à la question « faut-il ou non connaître l’homme derrière l’œuvre ? », l’auteur y répond ici (et encore), sans doute.