Dans la peau de John Malkovich m'a semblé, dans sa structure, assez proche de certains films d'horreur. Le personnage principal, artiste incompris, se voit offrir la possibilité, via un mécanisme surnaturel, de réaliser son rêve. Ayant choisi de satisfaire ainsi son désir de gloire, au mépris de toute moralité (qui mène à l'abolition de la personnalité de Malkovich), il se place involontairement en travers d'un plan qui le dépasse, et finit par perdre, se retrouvant dans un état plus misérable encore qu'au début du film. Comme un pacte avec le diable, il est forcé de passer à la caisse.
Moi qui, peu renseigné sur le film, croyais y voir une comédie, j'ai vite déchanté. Dès les premières images, j'ai compris que je m'étais trompé. L'aspect du film est en effet malsain, et nous renseigne dès le départ sur le genre d'histoire qui va nous être contée. Les personnages rivalisent d'égoïsme et de perversion, faisant fi de la personnalité du pauvre John Malkovich, réduit à la fonction d'outil, de marionnette au service des vices d'autrui.
Le film est long, lent à démarrer, mais la curiosité nous empêche d'abandonner le visionnage. On a envie de savoir si Malkovich va s'apercevoir du manège, comment les personnages vont utiliser le mécanisme,... et on n'est pas déçu de ce point de vue, puisque le réalisateur et le scénariste ont eu la bonne idée de pousser leurs idées à l'extrême.
Dans la peau de John Malkovich est donc un film sympathique, un peu long, mais radical.