Georges Duroy, après avoir servi en Afrique, vient comme des milliers d'autres tenter sa chance à Paris. Mais il est à peu près démuni. C'est en rencontrant par hasard un ancien camarade de régiment qu'il entre, malgré son inaptitude première à l'écriture, à la rédaction d'un journal.
Sans morale ni conviction, cet arriviste voit vite qu'il a un don: il plaît aux femmes. Dès lors, ce ne sera que calculs, manipulations, adultères et coup bas pour parvenir au sommet. D'esprit pragmatique, le cynique s'efforce de gravir les échelons non par ses talents professionnels mais par la séduction des femmes qui lui seront utiles.
Le roman est sans complaisance ni romantisme. Il décrit un milieu, et plus largement une société médiocre corrompue par l'argent et la luxure.
Dans ce cadre transitoire, dans lequel la noblesse moribonde et dépassée passe le relais à une bourgeoisie avide de pouvoir et cupide, le jeune fils de paysan, voyant s'ouvrir les portes devant lui, et ne reculant devant aucune bassesse, apparaît comme un éternel insatisfait, tant son désir d'élévation, d'argent, de pouvoir et de femmes est insatiable. Il choisit de s'enfoncer toujours plus dans la bassesse morale pour s'élever d'autant plus dans la société. Mais jamais il ne se brulera les ailes, ne paiera pour ses actions. L’œuvre est réaliste et profondément athée.
On est surpris de la vitesse à laquelle on dévore ces pages. C'est qu'il est jouissif de suivre ce personnage s'enfoncer dans le mensonge et la jalousie, tout en se demandant s'il va finir par chuter.
C'est une œuvre piquante, sans concession, d'un réalisme presque dégoutant.