Après Harry Brown, David Barber remonte le temps jusqu'à la guerre de sécession pour filmer trois femmes, trois actrices remarquables, dans un western aux allures de survival sobre, sombre, froid et à la tension palpable. The keeping room s'ouvre sur une introduction brillante avec une scène qui fait immédiatement écho aux phrases d'ouvertures : "La guerre est cruelle. Plus elle l'est, plus elle est courte." Sur cette entrée en matière accrocheuse, on suivra avec intérêt la résistance de ces 3 femmes seules face à deux yankees (oui, dans les livres d'histoire, on nous dit que c'était les gentils) qui n'ont rien à voir avec "Les tuniques bleues" ! Tout aussi attentionné avec ses personnages qu'avec ses plans serrés et implacables dans les face-à-face, David Barber arrivent à nous crisper, à nous révolter et à nous toucher. Sous sa sobriété dénuée d'effets en tout genre, The keeping room n'en reste pas moins techniquement maîtrisé jusqu'à l'ironie ponctuelle qui vient nous surprendre. Ce récit d'une époque révolue arrive à nous interroger sans aucune question explicitement posée. Un bon film et une bonne surprise.