Le leitmotiv familial de nos personnages parisiens me semblent tout à fait résumer mon impression générale face au film, tant je ne me serais finalement pas senti investi par les sentiments de ceux-là. Rien ne m'a véritablement ni touché ni ému dans ce métrage qui m'aura paru faire défiler des histoires de vies entremêlées sans en faire ressortir d'enjeu ou sans se donner la peine d'en donner la force qu'ils méritaient.
Le cinéma d'Honoré n'est pas là, bien sûr, et se veut surtout nous montrer quelque chose de différent, une narration originale pour quelque chose qui se rapproche d'avantage de l'art de la forme et du ressenti. Comme dit, cependant, le ressenti n'était déjà pas là pour moi, la faute à des personnages qui se contentent de cabotiner sans ne nous rien livrer véritablement. Les acteurs sont bons, et Guy M campe royalement un père de famille désabusé et au bord de la démence sénile, mais l'écriture n'est pas tant au rendez-vous et semble d'avantage l'occasion de mettre en scène lesdits acteurs pour leur faire plaisir et pour se faire plaisir de la part du réalisateur.
On comprend l'intention de faire un hymne à la tristesse en en peignant différentes façons de le gérer au travers de ses personnages, mais cela se fait malheureusement sans nous investir de ce sentiment. Je ne me suis pas senti triste, je me suis senti vide et vite ennuyé.
Le métrage et la narration n'auront pas été sans jouer leurs rôles dans ma déception. L'introduction, si artificielle et me semblant bien moins intelligente qu'elle ne le se peut prétendre puisque plaçant l'acteur fétiche de Honoré face à la caméra pour parler au spectateur en suivant un script aussi théâtral que nauséeux, ne m'en a déjà pas donné une première impression avantageuse. Le reste du film n'est heureusement pas sans qualités, dont quelques clins d'oeil à des façons de faire d'antan au cinéma comme autant d'hommages drolatiques et intéressants, mais souffre également à mes yeux d'un son mal réfléchi et d'une musique migraineuse. Les dialogues sont parfois difficilement audibles de fait d'une musique au piano qui les recouvre, musique qui va venir parsemer toute la progression du film de ses quelques notes et qui m'aura très vite lassé et énervé. Elle a eu l'effet pour moi presque d'une berceuse et semblait m'inviter à couper mon DVD pour trouver meilleure compagnie avec Morphée.
Le film prend son intérêt dans le dernier quart d'heure, quand les langues commencent à se délier. Cela arrive malheureusement un peu tard.