Basé sur un manga de Fuiyo Kong oublié en 2008, Dans Un Recoin de ce Monde a ouvert le festival en fanfare, en étant le premier film de la compétition à être projeté dans une salle comble. Et il a mis toute la salle au sol.
Réalisé par Sunao Katabuchi (Mai Mai Miracle sorti en 2010 en DVD), le long métrage raconte le quotidien d’une jeune Japonaise pendant la Seconde Guerre Mondiale. Sa famille vient du sud d’Hiroshima. A dix huit ans, elle décide d’épouser un jeune homme qu’elle n’a croisé qu’une fois et part vivre dans sa belle famille.
On y découvre son quotidien, fait de traditions, de cuisine et de tâches ménagères. On découvre aussi une jeune fille drôle, tête en l’air, et qui aime dessiner. Tout cela pourrait ressembler à un journal intime presque sans intérêt si ce n’est que les scènes sont extrêmement mignonnes. Mais la Guerre finit par la rattraper, par nous rattraper, spectateurs qui avaient un temps oubliés la réalité historique dans laquelle se déroule le film. On passe donc rapidement de la manière de ne pas faire brûler le riz aux bombardements. Et on passe du rire à un torrent de larmes tant le réalisateur a réussi à rendre son personnage attachant, au point qu’on n’ait pas du temps envie de la voir se retrouver face aux horreurs de la guerre (dont la fameuse bombe atomique).
Marqué par de sublimes décors peints, un chara design simple et efficace et une animation ponctuée de belles trouvailles, Dans Un Recoin de ce Monde est un grand film d’animation qui trouvera sa place dans votre filmothèque pas très loin du Tombeau des Lucioles.