On retrouve tout de suite la direction artistique du réalisateur de Mai Mai Miracle, autre magnifique œuvre de Sunao Katabuchi. Visuellement les deux sont très proches, mais là où Dans un recoin de ce monde se différencie beaucoup de Mai Mai, c'est au niveau du ton et du style de l'animation. Autant Mai Mai est un animé très enfantin (à hauteur des enfants) et donc c'est très dynamique, très découpé et avec beaucoup de mouvements de caméra pour suivre les enfants très remuants; autant Dans ce recoin est clairement sur un ton grave et adulte, avec une animation en longs plans fixes, les personnages sont voûtés, les gestes lents et économes. De plus le premier dure 1h30 contre plus de 2h00 pour le second.


Comme dans Le vent se lève et Le Tombeau des Lucioles, le film prend place dans les années 30/40 et se focalise sur l'avant guerre, pendant la guerre et se termine sur l’après guerre immédiat. Le personnage principal Suzu est une douce rêveuse qui dessine sur son carnet pour s'évader et échapper au quotidien difficile (restrictions alimentaires, bombardements, pertes de proches, la tragédie d'Hiroshima ...). D'une famille d'un village proche d'Hiroshima, elle se trouve "forcée" à se rendre sur Kure (base principale de construction des navires de guerre nippons) pour se marier à un 'inconnu". Attention le film ne tombe pas dans le pathos lourd et inutile, c'est un mariage arrangé certes mais Suzu trouve tout de suite sa place au sein de sa belle famille. Son époux est tendre avec elle, ses beaux parents l'accepte tout de suite et elle se lie d'une belle et tendre amitié avec la petite fille de sa belle sœur. Fort heureusement le réalisateur ne rajoute pas du pathos sur du pathos dans ce contexte de guerre. Si le quotidien est difficile pour Suzu c'est parce qu'on est en temps de guerre à Kure, ville bombardées quotidiennement par les américains.


Le film est magnifique surtout pour ses séquence oniriques qui laissent libre court aux rêverie de Suzu. Le film est parfois drôle, souvent triste et plaira surtout aux amateurs de films contemplatifs et sensoriels.

lessthantod

Écrit par

Critique lue 69 fois

1

D'autres avis sur Dans un recoin de ce monde

Dans un recoin de ce monde
takeshi29
8

Qui a dit "Plus jamais ça" ?

Le palmarès d'Annecy 2018 l'a prouvé, l'animation japonaise est plus dominante que jamais et quelques jours après le très sympathique Cristal "Lou et l'île aux sirènes", c'est au tour du Prix du jury...

le 15 sept. 2017

41 j'aime

3

Dans un recoin de ce monde
Fritz_Langueur
10

L'espoir aux yeux brillants...

Je ne me distinguerai pas en affirmant que « Dans un recoin de ce monde » tient du prodige, il suffit de lire ou entendre les personnes en parler pour savoir combien l’émotion est immense, même si...

le 14 sept. 2017

40 j'aime

Dans un recoin de ce monde
LuiseDiLida
9

"Des lèvres du cœur des bras"

Peut-être qu'elle est là, l'origine du cinéma d'animation japonaise. L'origine des plus grands. Peut-être qu'elle est née à force de regarder le ciel, de surveiller le ciel et ceux qui y passent...

le 14 oct. 2017

31 j'aime

11

Du même critique

Le Cercle rouge
lessthantod
8

Et n'oubliez jamais ... tous coupables !

Le cercle rouge est le douzième et avant dernier film de JP Melville et c'est un film que beaucoup considèrent encore aujourd'hui comme son chef d'œuvre absolu. C'est aussi un film qui a marqué les...

le 15 août 2021

42 j'aime

21

Terminator
lessthantod
9

De l'action, toujours de l'action et rien que de l'action

Terminator c'est un monument des années 80 et du film d'action/science-fiction, un film culte et sans doute le meilleur de la saga et le meilleur film de James Cameron. Bien que commençant...

le 20 juin 2021

40 j'aime

20

Kaamelott - Premier Volet
lessthantod
7

À un moment, il monte à une tour ...

Sorti en 2021 et réalisé par Alexandre Astier, Kaamelott - Premier Volet est le potentiel premier volet de la trilogie de films qui fait suite à la série Kaamelott, douze ans après le Livre VI. Alors...

le 22 juil. 2021

39 j'aime

28