Un western magistral, de facture classique, de Kevin Costner
"Danse avec les loups" est probablement un des westerns qui marque le plus durablement le spectateur. Bien sûr il y a la longueur (presque 4 heures) mais aussi le message profondément humaniste, le jeu des acteurs, la mise en scène et la somptueuse photographie associée, la musique d'une grande profondeur, etc ...
Le scénario est tiré d'un roman éponyme de Michael Blake publié en 1988 que j'ai fini par trouver et dont j'ai effectué une critique sur SC. Il raconte le cheminement d'un lieutenant Dunbar réchappé miraculeusement de la guerre de Sécession et qui éprouve le besoin plus ou moins conscient de se retirer de la "civilisation" en se faisant affecter dans un fort aux confins des Etats-Unis (A la frontière). Seul dans ce fort, il se lie d'amitié avec la tribu Sioux voisine au point de s'y assimiler.
Il y a une réflexion sous-jacente dans ce film qui part de deux constats : il n'y a pas une civilisation meilleure que l'autre. Le major Dunbar fuit la civilisation blanche à cause de cette guerre fratricide entre sud et nord qui n'en finit pas. Mais les amérindiens ne sont pas non plus tellement mieux car les Sioux font eux aussi régulièrement la guerre contre la tribu voisine des Pawnies. Le deuxième constat est que les civilisations blanche et amérindienne sont aux antipodes l'une de l'autre et, de ce fait, risquent fort d'être difficilement conciliables.
Le message humaniste du film est le nécessaire mais difficile apprentissage de la tolérance pour que deux civilisations différentes puissent coexister.
Le choix des acteurs : le rôle du lieutenant Dunbar est assuré par un Kevin Costner totalement investi ; c'est d'ailleurs dans tous les sens du terme, puisque Kevin Costner a dû mettre la main à la poche pour finir de tourner le film en gros dépassement. Il en résulte un personnage très convaincant qui ne cache pas ses nombreuses réticences que ce soit vis-à-vis des blancs mais aussi des indiens dont certaines coutumes ont du mal à passer (pour un blanc)
La grande singularité de ce film en terme de casting, c'est le nombre impressionnant d'acteurs -principaux - amérindiens : cela va de Graham Greene (Oiseau Bondissant) à Wes Study (le féroce guerrier Pawnie qui se fait dessouder par toutes les femmes Sioux du camp) en passant par Tantoo Cardinal (l'épouse de Oiseau Bondissant), Floyd Westerman ou Rodney Grant. Et la crédibilité de tous ces acteurs est assurée par l'utilisation du langage Sioux qui est sous-titré et montre la difficulté de communiquer et les efforts déployés pour y parvenir.
Pour terminer sur le casting, le rôle de "Dressée avec ses poings" est tenu par Mary MacDowell qui réalise une bien jolie prestation pour montrer une femme d'origine blanche "adoptée" très jeune par la tribu suite au massacre de sa famille et qui a complètement perdu ses repères de femme blanche.
La mise en scène et la photographie sont somptueuses. L'immensité des plaines du Sud Dakota conduits à des vues ou des plans larges assez fascinants. Les cadrages sont souvent très travaillés et la mise en scène des acteurs s'appuie sur les éléments naturels du décor. On trouve aussi de nombreux fondus enchainés permettant de simuler l'avancement du temps avec le lever ou le coucher du soleil. Ou encore le passage d'un coucher de soleil à la nuit avec la lune qui se reflète dans l'eau.
Pour finir, la musique du film contribue à plénitude du film et à son aspect parfois contemplatif. Elle souligne l'harmonie qui peut exister entre la manière de vivre des Sioux et la nature qui les entoure.
"Danse avec les loups" est un grand western classique, justement récompensé à de nombreuses reprises. Un chef d'œuvre magique.
Duplication et mise à jour le 21/10 de la critique du film (suite à lecture du roman de Michael Blake)
Rév0 du 8/05/2021 (Version normale)
https://www.senscritique.com/film/danse_avec_les_loups/critique/247657225