Entre Alien 3 et 2001 ???
Dante 01 n'est pas un film !
C'est une expérience. Et comme toutes les expériences, elle peut se montrer douloureuse.
Je sens que mon avis positif ne va pas faire l'unanimité et ne me permettra pas de me faire des amis mais je l'assume et je l'explique.
Dante 01, je l'ai découvert il y a quelques années dans des conditions rocambolesques et il aurait d'ailleurs sa place dans ma liste de films maudits.
Tout ça pour dire que je suis restée un certain temps avec une vision du film tronquée puisqu'il me manquait les 10 dernières minutes du film. Et comme le film est un voyage intersidéral dont le sens est certes obscur, mais qui représente bien un trip sensoriel impressionnant dont les cinq dernières minutes, totalement psychédéliques, sont le point culminant, ça pose un léger problème...
La distribution lamentable et les critiques assassines signèrent l'arrêt de mort de la carrière solo du génial comparse de Jeunet.
Nous sommes dans un futur indéterminé, dans une prison psychiatrique spatiale.
Un inconnu rejoint les 6 occupants de la prison, les pires rebuts de l'humanité et les plus dangereux criminels de l'époque. serions nous dans un hommage au Alien de Fincher ?
Ils sont là pour se plier aux expériences d'un groupe de médecins qui étudient les troubles du comportement et les déviances sociales.
Le chef de ce microcosme, César (Dominique Pinon, égal à lui même) va voir son statut et sa position remis en cause par l'arrivée de St George (Lambert Wilson) car il semble posséder un pouvoir qui échappe à la compréhension des responsables de l'endroit.
Il s'agit d'une relecture un peu particulière des Evangiles, un film sombre, éprouvant mais qui fait preuve d'une qualité de mise en images exceptionnelle. Il faut être mis en garde pour entamer le voyage ! L'univers est claustrophobique, les comportements dénués de tout réalisme, les corps sont rongés de l'intérieur et c'est parfois insoutenable. La douleur est mise en images Le relationnel animal se mêle à un environnement hyper technologique qui rend le tout unique.
Le côté animal des occupants est renforcé par le fait qu'ils sont les cobayes des médecins dirigeants la station. On les teste, on les provoque, on leur inflige de mauvais traitements, on les conditionne, on les surveille, on les dirige, on les médicamente malgré eux.
Pour conclure ce film ne mérite pas sa sinistre réputation même s'il n'est clairement pas visible par tous.
Marc Caro fait preuve d'une audace et d'une créativité qui se doivent d'être saluées.