Il est d’abord surprenant de voir Todd Haynes investir le champ du thriller, lui que l’on sait très à l’aise avec le drame cotonneux et intime ; mais Dark Waters est aussi (et surtout) une forme de biopic, genre dans lequel s’est déjà plongé le réalisateur américain avec Velvet Goldmine et I’m not there.

Que Haynes soit ici très à l’aise dans les deux registres fait paradoxalement naître un (petit) regret : que l’inquiétude reste à l’état de latence, et qu’elle ne se réalise pas plus concrètement à l’image. Ce sont les limites claires du biopic : à rester dans les clous des faits, le risque est de s’enliser dans le réalisme aux dépens d’un imaginaire qui ferait sans doute décoller la chronique politique et humaine.

De ce point de vue, Dark Waters est un cran en-dessous des deux œuvres phares de Todd Haynes, Safe (ultra anxiogène pour le coup) et sa mini-série Mildred Pierce (portrait romancé d’une femme émancipée dans les Etats-Unis des années 30), mais reste suffisamment bien interprété, gracieux et poil à gratter pour forcer le respect.

Francois-Corda
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le 4 avr. 2020

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le 29 mai 2024

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François Lam

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