La tonalité ne fait pas la mélodie.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'agit d'un film 100% Alexandre Astier. Les qualités comme les défauts. A être au four et au moulin (acteur, réalisateur, scénariste, compositeur, monteur), A.A. ne parvient pas à se défaire de ses lourdeurs formelles. Ces longs plans et travellings lents, ces ellipses mal maitrisées, ces fondus enchainés et ralentis qui donnent l'impression que le film traine en longueur, des scènes parfois maladroites (voire très maladroites)...
On retrouve heureusement également tout ce qui fait le charme du bonhomme. Des répliques qui font mouche, des personnages bien campés qui subliment leurs scènes parfois molasses (Adjani réalise quelques prouesses dans ce registre), une mise en scène épurée, une atmosphère très particulière qui fait qu'on ne sait plus très bien si on regarde une comédie dramatique ou un drame avec quelques touches de rires impromptus.
Ce qui m'a finalement déçu, c'est le scénario en tant que tel. A trop vouloir donner un ton particulier à son histoire, A.A. oublie de lui conférer un intérêt. Le mystère autour de madame Hansen est ultra convenu et rapidement éventé. Sans réellement s'ennuyer, on attend poliment le dénouement pour passer à autre chose. Reste un dernier joli plan, une ambiance qui persiste une fois la séance achevée.
"David et Madame Hansen" s'adresse à un public déjà conquis, les aficionados du créateur de Kaamelott qui viendront y puiser un peu de cette atmosphère Astienne inimitable. Les autres, je ne suis pas certain qu'ils y trouvent leur compte.