A l'origine, le film devait se faire avec Alain Delon soi-même, mais devant la place que prenait Alexandre Astier, il a préféré quitter le navire peu avant le tournage. Du coup, le réalisateur a tout réécrit aux dimensions d'Isabelle Adjani. Ce qui peut expliquer la défection de Delon,à savoir son égo malmené, Astier n'en souffre pas, car il est PARTOUT à l'écran. J'ai rarement vu un film où je suffoquais autant de ne pas voir quelqu'un d'autre qu'Alexandre Astier, qui n'a pas l'air de s'aimer, mais de s'adorer, au loin de laisser une part congrue à Isabelle Adjani.
Astier joue un thérapeute qui doit s'occuper durant une journée d'une patiente qui est dans une forme de catatonie, et dont un apparent traumatisme lui donné ces cheveux gris. Alors, ils vont s'apprendre à se connaitre, et lui de découvrir ce qui l'a précipité dans cet état.
En soi, ce film aurait très bien pu donner un roman, d'un drame, ça se finit plutôt bien, mais là, nous sommes au cinéma, et c'est limite si Astier veut se donner des moyens démesurés pour au fond une petite histoire.
Il est très difficile de faire un bon film quand on veut tout maitriser, car il n'y a pas de regard dissident, ou du moins différent, ce qui montre déjà un certain problème d'ego de la part d'Astier qui a tout fait, mais surtout, je ne vois pas ce qu'il y a de personnel, à part faire faire un numéro à Isabelle Adjani, qui a trouvé un très bon moyen pour en faire le moins possible ; avoir des énormes lunettes de soleil.
Et puis, il faut dire aussi à Astier qu'il existe d'autres plans à réaliser que des plans cassés, ou des ralentis, car ça n'arrête pas. C'est dire le niveau d'ennui que m'a procuré ce film, qu'Alain Delon a bien fait de ne pas jouer.